Il ne faut pas confondre entre séduction et harcèlement. On séduit en attirant avec son charme mais on harcèle en usant de sa position et de son pouvoir Fraîchement sortie du lycée et pleine d'enthousiasme, la jeune étudiante algérienne franchit le pas vers un nouvel horizon qu'est l'université. Se trouvant sur les bancs de l'avenir, elle s'empresse d'obtenir son diplôme tant attendu. Hélas, sa jeunesse innocente et son ravissement débordant et naïf ne dureront pas trop longtemps. Elle sera confrontée à la triste réalité que parfois «on n'obtient rien sans rien». Elles découvriront – non sans déception – les dessous de l'université et les coulisses du corps enseignant. Ce dernier n'hésiterait pas à abuser de son autorité et de son statut pour assouvir ses instincts bestiaux, allant jusqu'à assurer la réussite de tout le cursus en échange de… «Notre professeur use de sa beauté et de son statut pour profiter de ses étudiantes», témoigne une autre étudiante en finances à Dély Brahim. Elle poursuit que «l'année dernière, il n'arrêtait pas de harceler une étudiante en la suivant partout, en lui faisant les yeux doux pendant les cours et en l'invitant à maintes reprises à aller dans sa voiture. Il est même arrivé à lui promettre le passage alors que ses notes étaient très loin de la moyenne. Malgré les tentatives de cet enseignant, la fille n'a pas cédé. Une fois admise en quatrième année, elle fut transférée à l'université de Caroubier. Et à sa mauvaise surprise, elle a comme professeur son ancien harceleur. Vous devinez la suite : l'étudiante en question souffre le martyre car elle endure l'insupportable avec cet ignoble enseignant (injures, agression verbales, mauvaises notes…).» «Mon promoteur m'a traumatisée à vie», se lamente une jeune fille. «Il me promettait d'assurer ma thèse si j'acceptais de sortir avec lui. Et comme je résistais à ses propositions, il me traitait de "plouc" devant tout le monde. Il m'a même conseillé un psychologue, me faisant croire que j'étais une grande complexée repliée sur elle-même, sous prétexte que j'ai été scandalisée un matin quand il m'a demandé de lui faire la bise», poursuit-elle. «J'avais l'année dernière un neuf de moyenne et espérant éviter le rattrapage, j'ai tenté d'aller voir un professeur sexagénaire que je trouvais très gentil», se confie une jeune étudiante d'à peine dix-huit ans. «A ma grande stupéfaction, il me dit avec ces mots, notez bien : "Il faut passer sur la table pour avoir ton année"», ajoute-t-elle. Elle a eu finalement son année en passant par le rattrapage et sans l'appui d'aucun vautour.