Le premier tour de l'élection présidentielle au Mali, qui a eu lieu hier, a tenu en haleine toute la communauté étrangère. Le retour d'un processus démocratique au Mali est perceptible, malgré les craintes de nombreux observateurs. 27 candidats sont en lice pour le poste de président du Mali. Ils sont 6,9 millions inscrits aux listes électorales. A Bamako, Kidal, Tombouctou, Gao, ou encore au Burkina Faso auprès des réfugiés, cette élection s'est déroulée sous haute sécurité. Un nombre record d'observateurs de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union africaine (UA) et de l'Union européenne (UE) est présent pour veiller à son bon déroulement. Côté militaire, 6300 Casques bleus, appuyés par les 3 200 soldats français toujours sur place, sont chargés d'assurer le bon déroulement de cette élection. Traoré et Sanogo premiers à voter Les officiels ont été les premiers à voter. Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, a voté dans le quartier de Lafiabougou, à l'ouest de Bamako. «Je pense que de mémoire de Maliens, c'est le meilleur scrutin qu'on organise depuis 1960», a-t-il déclaré. De son côté, dans le camp de Kati, le capitaine Amadou Sanogo a accompli son devoir en compagnie de son épouse. Refusant de dire pour qui a-t-il voté, il assure «qu'il respectera le choix des urnes». A Bamako, le scrutin s'est déroulé dans le calme, selon de nombreux observateurs sur place. Des dizaines de personnes font la queue devant chaque bureau de vote. Il y aurait beaucoup plus de monde que lors de la présidentielle de 2007. Concernant le Nord du pays, le scrutin semblait se passer dans le calme. La ville de Gao a créé la surprise, selon certaines sources. L'affluence ne faiblit pas. A la mi-journée, les files d'attente pour aller voter ne diminuent pas. Ce sont les femmes qui sont les plus présentes. «Le taux de participation attendu, à Gao, pourrait battre les records», selon ces sources. Les forces de sécurité sont particulièrement présentes à Gao, du fait des menaces du Mujao, précise-t-on. A Tombouctou, c'est le même constat d'une afffluence conséquente. Cependant, des électeurs n'ont pas pu voter faute de ne pas avoir trouvé leurs noms sur les listes électorales. Notons que le numéro deux de la Minusma a assisté au déroulement du scrutin dans cette ville historique. Par contre à Kidal, les électeurs n'étaient pas au rendez-vous, selon nos sources. La plupart des bureaux n'avaient enregistré qu'une quinzaine de votants. Le chef des Scouts algériens, Noureddine Benbraham, à Kidal Contacté par le Temps d'Algérie, l'Algérien chef des scouts Noureddine Benbraham, membre de la mission des observateurs relevant de l'Union africaine (UA), a indiqué qu'il n'avait pas pu effectuer sa mission à Kidal, dans de bonnes conditions. «On n'a visité qu'un seul centre de vote, faute de moyens logistiques, alors que le nombre de bureaux de vote est de 233» ajoutant qu'il a constaté que «quelque bureaux de vote étaient ouverts». Il a en outre souligné qu'un faible engouement de votants a été observé, mais que tout s'est déroulé dans le calme. Noureddine Benbraham, commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), a soutenu que la région de Kidal se caractérise par un statut particulier en raison des opérations militaires qui s'y sont déroulées. Le déplacement vers les régions isolées, a-t-il ajouté, «nous permettra d'observer sur place les conditions de déroulement du scrutin». Au Burkina Faso, dans le camp de réfugiés de Saniogo, la confusion est totale, selon un confrère de Ouagadougou. A la mi-journée, personne n'a pu voter.