Le «prédicateur» égyptien établi au Qatar, Youssouf Al Qaradaoui, qui revendique une sorte de paternité dans les mouvements de contestation du «Printemps arabe», qui ont balayé les anciens régimes tunisien, égyptien et libyen, ne veut pas s'arrêter en si bon chemin malgré les dizaines de milliers de victimes. Confortablement installé à Doha, «cheikh» Al Qaradaoui, qui doit en partie sa célébrité à ses apparitions répétées sur la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, souvent pour lancer des fetwas incendiaires et des appels au meurtre, est resté fidèle à la haine qu'il exprime contre certains et à sa complicité avec d'autres. Ce «religieux», comme son pays d'adoption le Qatar, très proche des régimes à dominante islamiste qui sont au pouvoir en Tunisie et en Egypte, vient de lancer une nouvelle fetwa déclarant que le «djihad» en Egypte pour soutenir les Frères musulmans et les faire revenir aux commandes de la présidence est un «devoir pour tout musulman». Le «prédicateur» Al Qaradaoui a lancé hier sur la chaîne satellitaire Al Jazeera une énième «fetwa», cette fois en faveur du «djihad» en Egypte contre les militaires et les policiers égyptiens. Les appels au crime lancés par Youssouf Al Qaradaoui et qui, mystérieusement, ne sont pas condamnés par la cour pénale de La Haye, se multiplient depuis le déclenchement du «Printemps arabe». Dans sa dernière fetwa, il cite l'ensemble des pays musulmans, dont la Tunisie, la Libye, l'Afghanistan et le Pakistan. Le «cheikh» a invité les jeunes de ces pays à «se joindre au djihad en Egypte». Le même «prédicateur» évite, cependant, d'inviter les jeunes Qataris à se joindre à ce djihad. Le Qatar, où ce «prédicateur» réside, est le seul pays musulman non cité par Youssouf Al Qaradaoui dans cet appel. Il ne veut surtout pas déplaire à ses hôtes. Le confort de Doha, où il réside, mérite de «contourner» le djihad. Les Egyptiens réagissent au terrorisme d'Al Qaradaoui Les Egyptiens et les Tunisiens ne sont pas restés sans réagir face à cet énième appel au meurtre lancé par Al Qaradaoui. L'annonce a été faite hier sur des chaînes de télévision égyptiennes qu'une pétition est lancée pour demander la destitution de Youssouf Al Qaradaoui de sa nationalité égyptienne. Une pétition initiée à l'instar de celle lancée pour la destitution de Mohamed Morsi. De nombreux Egyptiens, hommes et femmes, ont dit être scandalisés par la «fetwa politique» et «l'appel au meurtre» lancés par Al Qaradaoui qui, faut-il le noter, fait preuve d'une hypocrisie flagrante qui sert les intérêts des uns en cherchant à détruire des pays entiers. En effet, c'est le même Youssouf Al Qaradaoui qui a appelé, par le biais d'Al Jazeera, à l'assassinat de Mouammar Kadhafi, et également à l'assassinat du président syrien, mais aujourd'hui, il interdit formellement la destitution de Mohamed Morsi. Al Qaradaoui, qui cite, au bénéfice du président déchu, Mohamed Morsi, des versets coraniques interdisant la désobéissance au gouverneur d'un pays, refuse de citer ces mêmes références divines quand il s'agit de la Syrie. Youssouf Al Qaradaoui a, au contraire, appelé au «djihad» en Syrie, sans condamner les dépassements effroyables commis par les terroristes du Front Al Nosra et autres djihadistes sévissant en Syrie. Youssouf Al Qaradaoui a prouvé, à maintes reprises, qu'il ne se soucie guère du nombre de victimes assassinées par la fitna à laquelle il a beaucoup participé, comme il a prouvé qu'il obéit à des considérations autres que religieuses. Al Qaradaoui a également prouvé la sympathie qu'il a pour le terrorisme et le peu de souci qu'il se fait de l'image de la religion musulmane souillée par ceux-là mêmes qu'il encourage à coups de «fetwas» incendiaires.