Abderrezak Trabelsi, délégué général de l'Abef (association des professionnels des banques et des établissements financiers) a indiqué dans un entretien accordé à l'APS que «le financement de la production nationale sera aussi compétitif pour les PME que le dispositif destiné à l'importation, grâce à une nouvelle prescription de la banque d'Algérie», précisant que «le règlement 13-01 du 8 avril 2013 de la BA qui fixe les règles de financement de la production va désormais les rendre aussi compétitives que celles encadrant l'importation». Il a justifié une telle implication de la BA par les factures d'importation qui greffent de plus en plus l'économie nationale et ce, au détriment de la production nationale. «Le nouveau règlement va réduire les commissions bancaires sur les importateurs, ce qui poussera les banques à aller rechercher ce manque à gagner chez les producteurs et rétablira ainsi la compétitivité du financement de la production au détriment de l'importation». Dans ce sens, il fait savoir que la BA soutient la démarche du ministère des Finances qui souhaite mettre un terme au phénomène de surfacturation des importations. Toutefois, M.Trabelsi estime que d'autres mesures doivent être déployées. «Il faudrait que l'ensemble des administrations s'y impliquent pour pouvoir réduire la lourde facture des importations de l'Algérie qui devraient se chiffrer à plus de 60 milliards (mds) de dollars à la fin 2013». Pour dégager des propositions concrètes et applicables à court terme visant à réguler les importations algériennes qui ont atteint 46,8 mds USD en 2012, contre 47,2 mds USD en 2011, le banquier a annoncé que plusieurs administrations devaient se réunir, hier, au siège du ministère des Finances et qu'un rapport sera soumis par la suite au Premier ministre vers la mi-août. Le Crédoc n'est pas responsable de la surfacturation des importations Interrogé sur un éventuel réaménagement du Crédit-documentaire, introduit en 2010 en remplacement de la lettre de crédit comme mode de paiement bancaire, M. Trabelsi a écarté toute liaison entre ce document et la facture des importations. «En aucun cas, le Crédoc ne peut avoir un lien avec le volume des importations. Ce n'est qu'un mode de règlement qui assure plus de traçabilité aux paiements et qui aide par conséquent à mieux maîtriser l'endettement extérieur», a-t-il expliqué, soulignant que le retirer ne changerait rien au phénomène de surfacturation des importations. Interpellé sur la facture d'importation des véhicules, qui a atteint 6 milliards (mds) de dollars en 2012 et 4,3 mds de dollars durant le seul premier semestre de 2013, soit une progression de 17,4% par rapport à 2012, le délégué de l'Abef a estimé que cette tendance haussière pourrait être maîtrisée mais pas en recourant à des moyens administratifs. «Le temps où on gérait administrativement l'économie est révolu. Si on veut qu'il y ait moins de voitures importées, il n'y a pas de solutions miracles, il faut juste réguler ce marché», a-t-il préconisé, suggérant que l'importation de véhicules pourrait être conditionnée par la possession d'une concession. Selon lui, la BA peut également s'impliquer sur ce créneau «en offrant des produits financiers qui puissent orienter l'arbitrage des ménages vers autre chose que les voitures ou l'immobilier» a-t-il recommandé.