Les contours d'un scandale sont en train de se dessiner à l'université de cette ville qui risque de connaître un véritable séisme avec ce début d'année universitaire Les langues ont commencé à se délier et on n'hésite plus à crier sur tous les toits que certains enseignants, en poste, ne sont pas titulaires de diplômes leur permettant d'assurer des cours aux étudiants du cycle universitaire. L'information, rapportée par des sources concordantes, laisse entendre qu'une commission d'enquête ministérielle a été dépêchée pour faire toute la lumière sur des accusations de trafic de diplômes universitaires. En effet, des voix se sont élevées pour dire que certains enseignants n'ont pas soutenu des thèses de doctorat ou de magistère, au moment où d'autres sources avancent que certains enseignants ont de faux diplômes. Elles citent le cas d'un enseignant qui aurait décroché sa thèse de docteur d'Etat de l'université de la Sorbonne alors qu'il n'y a jamais mis les pieds ou encore le cas d'un autre qui aurait été exclu des cours pour un comportement contraire au règlement intérieur de cette université. Nos sources précisent que cet état de fait a été facilité par le laxisme de certains cercles de la tutelle qui n'auraient pas vérifié l'authenticité des diplômes avant de procéder à la nomination des enseignants. Pis encore, on cite le cas d'enseignants qui auraient bénéficié d'un coup de pouce qui leur aurait permis de décrocher des postes sans fournir de diplôme nécessaire au cycle. La nouvelle formule qui oblige les prétendants à des thèses de magistère ou de doctorat à avoir le quitus du Cerist ne semble pas satisfaire ceux qui continuent de crier à la fraude. Ils estiment que cette nouveauté fait obligation aux nouveaux inscrits de prouver que les thèmes qu'ils ont choisis n'ont pas fait l'objet de soutenance par le passé, mais elle n'a aucune prise sur ceux qui ont usé de trafic en recopiant des thèses soutenues à l'étranger pour décrocher leurs diplômes. Nos sources se rappellent le tollé soulevé à la suite de la découverte du cas de fraude qui avait pour auteur une enseignante de lettres arabes qui avait tout simplement recopié une thèse soutenue dans une université des Emirats. Le bruit soulevé à cette époque a été vite tu pour éviter que le scandale n'éclabousse d'autres enseignants. Un autre est évoqué, c'est celui d'un enseignant du département de géographie qui aurait usé de trafic pour s'approprier une thèse soutenue dans une université britannique. Une enseignante de géographie, bien connue sur la place d'Oran, a révélé que toutes les thèses soutenues dans des universités de Grande-Bretagne font l'objet de suspicion. Elles sont délivrées pour des considérations politiques là où des critères scientifiques doivent déterminer le succès ou l'échec du travail accompli par l'enseignant prétendant d'une thèse. Pour le moment, la commission d'enquête dépêchée par le ministère aura du pain sur la planche pour séparer le bon grain de l'ivraie. Il lui faudra du temps et des moyens car son travail consiste à remonter à la source pour vérifier l'authenticité des diplômes. Plusieurs enseignants que nous avons rencontrés insistent sur le fait que pour, une fois, il faudrait aller au fond des choses pour démasquer les faussaires et les usurpateurs qui ont profité d'une omerta qui faisait que le scandale était étouffé dans l'oeuf bien avant qu'il n'éclate et qu'il n'éclabousse beaucoup de gens.