Une sérieuse crise secoue ces derniers jours, le Cnes. Ce qui était apparenté à une simple saute d'humeur de certains enseignants est en train de prendre les contours d'une véritable crise qui risque de torpiller la cohésion de ce syndicat. La fronde est venue d'un groupe d'enseignants chercheurs de l'Usto. Ces derniers, à l'issue d'une assemblée générale tenue hier, ont signifié, dans un communiqué, leur démission. Au nombre de 44, ces enseignants reprochent à leur syndicat ses fréquentes «incursions» sur le terrain politique au lieu de limiter son action aux revendications socioprofessionnelles des enseignants. Le communiqué, signé par les démissionnaires, révèle, en outre, qu'il est inconcevable de prendre les étudiants en otage, en les privant des examens de fin d'année. «Nous ne cautionnerons pas une telle dérive», a noté le communiqué. Parmi les autres griefs retenus contre certains responsables du Cnes, les enseignants démissionnaires évoquent les menaces et provocations proférées à l'encontre de la base par certains responsables locaux de ce syndicat. Cette crise risque de «rogner» les rangs du Cnes bien implanté parmi les enseignants de l'Usto. Plusieurs enseignants, que nous avons rencontrés ces derniers jours, ont montré des signes de lassitude qui en disent long sur l'état d'esprit qui règne ces derniers temps parmi les enseignants. L'affaire du coordinateur local, qui voulait organiser une manifestation à l'occasion de la dernière visite du Président de la République à Oran, n'a fait qu'accentuer la cassure au sein de ce syndicat qui risque de voir sa base s'effriter dans les prochains jours.