Les Algériens seraient en passe de devenir persona non grata dans le Royaume-Uni. La police britannique, qui multiplie les coups de filet depuis la découverte début janvier de traces de ricine dans un appartement londonien, a arrêté 7 autres suspects hier lors d'une perquisition spectaculaire de la mosquée londonienne radicale de Finsbury Park. Quelque 150 policiers ont bouclé à 2h le quartier de la petite mosquée située dans une maison de briques rouges de trois étages tandis que deux hélicoptères survolaient la zone. Les policiers poursuivaient, en fin de matinée, leur perquisition dans la mosquée, après avoir fouillé deux maisons de trois étages à proximité du lieu de culte. Un porte-parole de Scotland Yard a confirmé que l'opération, «planifiée sur la base d'informations des services de renseignement», était «liée aux arrestations menées dans le nord et l'est de Londres» dans le cadre de la découverte de traces de ricine. Toutefois, a ajouté la même source, «rien ne permet, à ce stade, de suggérer que des substances chimiques sont dans les locaux et qu'il y ait un risque pour le public». Les personnes arrêtées, d'origine nord-africaine, seraient en majorité de nationalité algérienne. Cette mosquée est réputée pour ses prêches incendiaires, pro-Al-Qaîda, et prônant vertement le djihad armé par un certain Abou Hamza El-Masri. 7 personnes, des Algériens pour la plupart, avaient été arrêtées les 5 et 7 janvier, après la découverte de traces de ricine dans un minilaboratoire d'un appartement de Wood Green, un quartier du nord de Londres, non loin de cette mosquée. L'une de ces personnes était même un bénévole de la mosquée du nord de la capitale, ce qui tend à montrer que toutes les pistes se rejoignent. La grande mosquée centrale du nord de Londres, communément appelée Finsbury Park, est considérée comme l'une des plus radicales du pays, proches des salafistes. Ce mouvement est proche du GIA et du Gspc. Le Britannique Richard Reid, qui avait tenté de faire sauter en vol un avion reliant Paris à Miami en décembre 2001, serait venu prier dans cette mosquée. Djamel Beghal, chef présumé d'une cellule qui préparait un attentat contre des intérêts américains en France, et le Français Zacarias Moussaoui, incarcéré aux Etats-Unis dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001, y seraient également passés. Trois personnes, des Algériens aussi, avaient, par ailleurs, été arrêtées jeudi à l'aéroport de Gatwick dans le cadre de la loi antiterroriste, mais aucun lien n'a, pour le moment été établi avec la ricine. Les enquêteurs antiterroristes britanniques sont sur la trace d'une filière algérienne qui serait liée au réseau Al-Qaîda, affirme la presse. L'annonce de découverte de traces de ricine était la première indication concrète depuis le 11 septembre 2001 que la Grande-Bretagne pourrait être menacée d'une attaque terroriste. Depuis les attentats du 11 septembre jusqu'à ce jour, selon Mourad Dhina, pas moins de 200 Algériens ont déjà été arrêtés en Grande-Bretagne alors que la liste paraît encore ouverte.