Dans l'optique de sensibiliser les établissements financiers étrangers sur le secteur de l'eau en Algérie et éventuellement solliciter d'autres prêts auprès de ces établissements financiers sachant que les besoins de ce secteur s'élèvent pour les cinq années a venir à 1600 milliards de dinars, la tutelle et la Banque mondiale ont organisé conjointement, hier et pour deux jours, au Sheraton un séminaire intitulé «Country assistance strategy» (CAS). Plusieurs personnalités notamment étrangères ont pris part à cette rencontre dont on citera M.Theodore Alhers, directeur de la Banque mondiale pour le Maghreb et le Moyen-Orient, les secrétaires généraux de l'Ugta et de l'Unpa, plusieurs walis, des universitaires et des représentants d'associations. Profitant de sa présence à ce séminaire, nous nous sommes rapprochés de M.Mammar Boumediene, directeur générale de l'Algérienne des eaux (entité nouvellement installée qui a désormais sous sa coupe les EPE, les Epdmia ainsi que les régies communales). Ce dernier nous a fait part de l'importance de la création de cet organe qui a pour but d'uniformiser la gestion, de la rationaliser et de la moderniser. Notre interlocuteur a insisté sur le plan d'action de son entreprise. «Nous avons une lourde tâche à accomplir», lance-t-il. A commencer d'abord par l'opération de rattrapage qui consiste en la mise à jour des fichiers des clients sachant qu'actuellement nous recensons pas moins de 600.000 abonnés non identifiés dont 400.000 inscrits soit dans la catégorie des clients sans compteur ou possédant des compteurs défaillants ainsi que 200.000 clients censés renouveler leurs compteurs sachant que sa durée de vie est de 5 ans. Ajouter à cette population celle des fraudeurs dans le nombre reste inconnu. «Il faut munir cette population, dont les créances s'estiment à 15 milliards de dinars, de compteurs de type C, assez performants pour marquer toutes les quantité consommées», dira M.Boumediene. Ce n'est pas tout, de nouveaux compteurs de haute technologie appelés «télérelève» seront introduits dans les foyers. «Ces compteurs nous permettent de gagner 20 à 25% de déperditions», souligne notre interlocuteur. Toutefois, cette première action doit être inéluctablement accompagnée d'autres, à savoir la réhabilitation du réseau, la sensibilisation de la population sur le prix de l'eau sachant qu'actuellement les abonnés payent le m3 selon la consommation entre 3,6 et 11 DA alors que le prix réel est de 55 DA «Il faut que les citoyens sachent que l'Etat supporte leur consommation qui devrait être rationnelle», lance le DG de l'ADE. Notre interlocuteur insiste, également, sur l'importance du renforcement du partenariat, notamment avec les établissements financiers sous forme de BOT ou par concession.