La victoire de Sharon aux législatives a sonné le glas de la paix. En reconduisant massivement, à la tête du gouvernement israélien, le fossoyeur du processus de paix au Proche-Orient, le peuple israélien, tout en donnant carte banche au criminel général, Ariel Sharon, aura surtout administré, sans équivoque, qu'il n'était ni prêt ni mûr, -comme il ne l'a sans doute jamais été durant le dernier demi siècle-, à la paix avec le peuple palestinien. En réalité, la victoire du parti de droite, le Likoud de Sharon, opposé à un règlement négocié avec les Palestiniens, a sonné le glas de la paix dans cette région du monde. Autant Sharon claironne qu'il ne peut y avoir de paix avec Yasser Arafat, autant il peut être affirmé, aujourd'hui, que toutes les issues ont été bouchées par Sharon, un personnage parfaitement antinomique à la paix qu'il a pris en otage. Moins de quarante-huit heures après sa victoire aux législatives israéliennes, Sharon a donné son armée d'occupation contre le peuple palestinien de nouveau soumis au couvre-feu, à l'agression, aux destructions et aux brimades de toutes sortes. De vastes opérations de ratissage ont eu lieu depuis mercredi, lendemain des élections victorieuses, et hier encore, dans de nombreuses villes autonomes palestiniennes, notamment à Tulkarem, à El Khalil placée sous couvre-feu, à Jénine, ville et camps de réfugiés, où l'armée d'occupation, avec une quarantaine de blindés et de Jeeps, a passé la ville au peigne fin, maison par maison. Deux Palestiniens ont été tués hier, à Tulkarem, vingt-huit autres ont été blessés à travers les territoires occupés, lors de ces opérations musclées de l'armée israélienne d'occupation, alors que quatre maisons ont été détruites à El Khalil. Malgré la condamnation internationale, l'armée d'occupation israélienne continue de dynamiter les maisons des résistants palestiniens. Ainsi, depuis l'été de l'année dernière, plus de 120 maisons ont été démolies tant en Cisjordanie qu'à Ghaza. Fort du soutien que vient de lui donner l'électorat israélien, le général Sharon, forçant à peine sur sa vraie nature, s'est immédiatement mis au travail en portant la violence dans les territoires palestiniens occupés à son paroxysme, brimant le peuple palestinien dont le territoire, -notamment la Cisjordanie -, est de nouveau réoccupé. Au moment où Sharon, plébiscité par son électorat, mise sur la seule force pour résoudre le conflit, le président de l'Autorité palestinienne, -toujours prisonnier au siège de la Moukatâa à Ramallah -, vient de renouveler sa disponibilité à dialoguer avec le gouvernement israélien. Dans une déclaration faite à Ramallah, Yasser Arafat a indiqué: «Je suis prêt à rencontrer Sharon. Nous sommes engagés en faveur de la paix, malgré tout ce qui se passe.» Vainqueur des élections, Sharon avait déjà exclu, mercredi, toute rencontre avec les dirigeants palestiniens. Devant le refus réitéré de Sharon d'une paix négociée avec les Palestiniens, il est plus qu'urgent que le Conseil de sécurité reprenne l'initiative au Proche-Orient. Car, la communauté internationale ne peut plus se désintéresser plus longtemps de la situation prévalant dans les territoires palestiniens occupés. De fait, tant que Sharon demeurera au pouvoir, les portes de la paix resteront fermées.