C'est la deuxième visite de M.Bouteflika en France après le voyage officiel qu'il avait effectué, en juin 2000. Moins d'un mois avant la visite d'Etat de Jacques Chirac, prévue pour le 2 mars, le Président algérien s'est rendu, hier matin, à Paris, pour une visite de travail. Les deux hommes aborderont à l'Elysée, des sujets d'ordre essentiellement international, à savoir la situation en Irak et au Proche-Orient. C'est la deuxième visite de M.Bouteflika en France après le voyage officiel qu'il avait effectué, en juin 2000. Les deux présidents se sont rencontrés, en d'autres occasions, notamment lors du passage éclair de M.Chirac à Alger, en décembre 2001, puis pour la réunion de travail sur le Nepad, en février 2002, et tout récemment, au Sommet de la francophonie, à Beyrouth, en octobre 2002. Côté français, cette visite constitue «un nouveau signe de l'amélioration des relations franco-algériennes depuis près de trois ans». Les échanges de visites entre les deux rives de la Méditerranée se sont, effectivement, intensifiés après de longues années de wait and see du rives français. Le creux de la vague a été marqué par le «il faut que» de François Mitterrand prononcé à la suite de l'annulation du processus électoral de 1991. Ces visites et autres échanges d'amabilités restent, pourtant, loin d'être le lot exclusif de la droite française. En mai 1999, Lionel Jospin, alors Premier ministre français, a déclaré, à partir du Caire, que «la relation avec l'Algérie est fondamentale pour la France». Peine perdue, la droite française reste, aux yeux de la majorité des Algériens, le meilleur «partenaire» pour l'Algérie. Au-delà des belles phrases prononcées ici et là, Alger et Paris sont-elles, à propos de «l'essentiel», sur la même longueur d'onde? Pas certain. En effet, le dossier Air France, suffisamment politisé, reste toujours en suspens. L'ouverture d'une ligne Alger-Paris, par la compagnie d'Air Lib, en janvier 2002, n'a pas, pour autant, dissipé la supposée, ou réelle, mauvaise foi des autorités françaises. La raison est que Air France reste, à ce jour, une compagnie publique et donc, à ce titre, sujette aux décisions politiques. Deuxième «problème», le Sahara occidental, qualifié par Jacques Chirac de «province du Maroc», lors de son séjour à Rabat en décembre 2001. Alger, tout en se gardant de faire, à l'époque, le moindre commentaire, n'a pas, pour autant, changé d'un iota sa position officielle à l'égard de la situation du Sahara, s'en tenant aux résolutions de l'ONU. En matière de coopération, suite à deux rencontres à Paris, en décembre 1999, et Alger, en avril 2000, cinq axes dominent: La formation, l'assistance technique la santé, la jeunesse, le sport et, enfin, l'aide aux collectivités. Sur le plan économique, les relations entre les deux pays sont dominées par l'échange commercial avec peu d'investissements matériels. En termes d'échanges, la France se trouve, fin 2002, le 4e client de l'Algérie absorbant 11% des nos exportations composées, par ailleurs, de 96% d'hydrocarbures. Pour les importations algériennes, la France «préserve toujours» sa position de 1er fournisseur (30% des importations). Les importations algériennes à partir de la France sont composées, à hauteur de 60%, de biens de consommation, d'agroalimentaire et d'industrie automobile. Les Investissements directs français (IDF) restent, en termes absolus, marginaux, comparativement aux Américains. De 1990 à 1998 ils n'ont été que de 340 millions de FF. Outre la décision de reconvertir en investissements, une dette de 61 millions d'euros, l'évolution des IDF des années suivantes n'a pas subi une hausse substantielle. Ils touchent le domaine des hydrocarbures (Totalfina-Elf et Gaz de France), la distribution d'automobiles, l'agroalimentaire (Yoplait), la pharmacie (Aventis), le conseil et audit (KPMG) et les détergents. Toutefois, même si, ici et là, la volonté politique ne fait, apparemment, pas défaut, il faut aller vers plus de concret. Autrement, adapter l'économie nationale de façon à absorber, de manière optimale et sous diverses formes, les flux financiers et matériels tout en développant une politique d'affectation, efficiente, de ces mêmes ressources.