Bouteflika se rendra, quant à lui, à Paris mercredi prochain. Annoncée il y a plusieurs mois, la visite d'Etat du président français, Jacques Chirac, à Alger, est prévue du 2 au 4 mars prochain. C'est ce qu'a indiqué un communiqué officiel rendu public hier. Ce séjour, précise-t-on, sera précédé du voyage que le président Bouteflika doit effectuer à Paris, mercredi prochain, à l'invitation de son homologue français. Au cours de cette visite, les deux chefs d'Etat évalueront le développement des relations de coopération bilatérale et échangeront leurs vues sur les questions d'actualité africaine, notamment les conflits qui y ont éclaté ainsi que la promotion du Nepad. Ils devront également examiner la situation au Proche-Orient, en particulier en Irak, précise le communiqué relayé par l'agence de presse APS. Impromptu, ce séjour de Bouteflika dans la capitale française a suscité de nombreux commentaires dans la presse. Se fiant à une information publiée à ce sujet par le quotidien français Le Monde, les médias ont vu dans cette visite surprise une volonté expresse du chef de l'Etat de faire oublier le passage de son Premier ministre à Paris. Reçu avec tous les honneurs réservés à un chef d'Etat, Ali Benflis aura, croit-on savoir, provoqué le courroux de Bouteflika. Se présentant d'ores et déjà comme un concurrent sérieux pour l'échéance présidentielle de 2004, il se serait ainsi risqué sur le terrain diplomatique dont le Président avait jusque-là le monopole. Seulement voilà : sans doute pour démentir cette prétendue rivalité, le communiqué, faisant état du séjour en France du président, précise qu'il s'agit là d'une réponse à une invitation du président français. L'ordre du jour des discussions également rendu public porte, il est vrai, sur des questions qui exigent une concertation urgente. Le dossier de l'Irak occupe une bonne place dans cette rencontre au sommet. Préconisant un règlement pacifique de la crise entre Bagdad et Washington, Paris et Alger veulent sans doute faire front commun contre la stratégie guerrière de Bush. Sur le plan des relations bilatérales, la promotion de la coopération entre les deux pays suggère une plus grande implication de l'Hexagone. Attendu le 2 mars à Alger, Chirac répondra-t-il à cette attente du gouvernement algérien ? Dans une précédente visite qui avait coïncidé avec les inondations tragiques de Bab-El-Oued, en décembre 2002, le chef de l'Etat français avait manifesté un grand optimisme, quant à l'avenir commun. Son chef de la diplomatie, Dominique de Villepin, a, lors d'un récent séjour, réaffirmé l'engagement de son pays à inscrire les relations entre les deux Etats dans un cadre privilégié. Il a, à ce titre, annoncé des facilitations dans la circulation des personnes et a signé avec son homologue algérien un accord sur la reconversion d'une partie de la dette en investissements. Pour le reste, il est à noter que depuis le 1er janvier, l'Année de l'Algérie en France, organisée à l'initiative concertée des deux chefs d'Etat, lors de la précédente visite de Bouteflika, est entrée dans les faits, avec un programme culturel marqué par de nombreux points forts. S. L.