Belaïd Abrika a été longuement auditionné, hier, par le juge d'instruction près le tribunal d'Azazga concernant l'enlèvement et la séquestration du délégué dialoguiste, Ali Talbi. Comme prévu, l'instruction s'est déroulée au tribunal de Tizi Ouzou en raison de la tension que pouvait susciter cette procédure à Azazga, mais également pour des considérations de santé du prévenu. Selon Me Mezil, un des avocats qui ont assisté le détenu, «l'audition d'hier s'est déroulée dans la sérénité». Selon le même avocat, Belaïd Abrika avait nié en bloc les faits se rapportant à cette affaire prétendant qu'«un tel acte n'est pas envisageable dans un mouvement d'essence pacifique». Cependant, cet interrogatoire aurait connu quelques enlisements dus à certaines questions d'ordre purement politique et inappropriées avec les faits qu'aurait posés le juge pénal. Cela dit, la procédure aurait désormais atteint sa phase finale. Or, tous les dossiers retenus contre Belaïd Abrika et ses codétenus seront envoyés vers la juridiction du jugement, seule habilitée à statuer sur cette affaire qui n'a que trop duré. Par ailleurs, hier, en début d'après-midi, le meeting des ârchs à la cité des Genêts a été dispersé à coups de gaz lacrymogènes et de matraques par les URS, évoquant le motif de trouble à l'ordre public, puisque la rue Ahmed-Lamali était barricadée pour la circonstance et donc la circulation sérieusement perturbée. Avant la prompte intervention de la compagnie anti-émeutes, ce meeting initié en signe de solidarité avec les détenus avait été animé par des délégués de la Cadc, dont Mustapha Mazouzi et deux animateurs du mouvement associatif à Batna. Toutefois, l'entrée en lice des URS, qui ont noyé tout le périmètre sous un immense nuage de gaz lacrymogènes, a avorté la manifestation, qui s'est transformée en affrontements de quelques minutes entre les jeunes du quartier et les services de sécurité.