Malheureusement, beaucoup d'enfants sont privés de chaleur familiale. C'est le cas des enfants abandonnés souvent trouvés dans des cartons, laissés dans les secteurs sanitaires après leur naissance ou placés par décision de justice dans le FEA (Foyer pour enfants assistés). Cet établissement public à caractère administratif est un foyer relevant du ministère du Travail et de la Protection sociale créé par décret exécutif n°317/94 du 8 octobre 1994, il assure la prise en charge des enfants privés de famille âgés entre 0 et 6 ans. Avec une capacité d'accueil de 40 enfants, le FEA de Bouira reçoit les enfants des wilayas limitrophes. Avec six femmes de chambre, deux éducateurs, un médecin, un assistant social et un personnel chargé d'autres fonctions, le foyer est un milieu domestique qui permet une évolution psychopédagogique et motrice harmonieuse. Géré par un règlement général et intérieur, il assure ses différents devoirs envers l'enfant assisté. Le FEA reste un milieu de transition jusqu'à l'insertion en milieu familial et c'est là l'essentiel du travail de l'établissement qui a pour but de placer ces enfants dans des familles qui peuvent leur apporter amour et affection. Un but atteint grâce à une longue liste d'attente de familles adoptives qui réclament dans leurs demandes plus les filles que les garçons. En chiffres, le foyer, et ce depuis 1995, a pris en charge 592 enfants, 531 ont été placés dans des familles après enquête réalisée par des commissions spécialisées. 44 enfants ont été repris par leurs parents respectifs. Actuellement, 8 garçons et 9 filles vivent dans le foyer, 4 dont souffrent de handicap. L'une des filles recevra prochainement une famille résidant à l'étranger pour l'adopter. Le problème reste grand pour les filles handicapées puisque l'une d'elles a dépassé les six ans sans avoir trouvé un foyer d'accueil, encore moins un centre spécialisé apte à prendre le relais de travail d'insertion. Même si le foyer est une très grande maison avec de très beaux gestes de tendresse, de grandes émotions d'amour et d'affection qui se créent entre les enfants et l'ensemble des personnels, malgré les sourires, ces enfants portent dans leurs regards un grand manque qui fera toujours leur malheur celui de ne pas connaître le nom de leur famille. Dans l'attente d'équiper le foyer d'une ambulance, tant nécessaire afin d'éviter tous les risques, cette catégorie d'enfants a suscité l'intérêt des services concernés et de toute la société qui ne cesse de lui apporter à chaque fois des dons qui viennent pallier les insuffisances budgétaires estimées à 481 millions de centimes annuellement. L'intégration de ces enfants ne se fera que grâce à un changement de mentalité qui heureusement commence à évoluer cassant ainsi un tabou qui a longuement écarté des bancs de la société ces enfants. Aujourd'hui, la kafala se fait facilement après de simples démarches. La ratification de la convention de défense de l'enfance par notre pays est matérialisée par ce centre qui cherche avant tout à préparer la génération future, en lui garantissant les instruments utiles à sa bonne émancipation, en colmatant aussi des brèches dans la personnalité de cette jeune et fragile couche de la société.