La célébration de la Journée du chahid aura été, cette année, particulière. Au-delà de l'engouement qu'elle a suscité auprès de la population la Journée du chahid, coïncidant avec le 18 février, a été l'occasion pour les enfants de chouhada de renouveler leurs doléances mais aussi pour s'exprimer sur la crise qui secoue la Kabylie depuis près de deux ans. Ainsi donc, la ville d'Akbou a vécu la journée d'hier sous le signe de «la prise de conscience citoyenne» pour paraphraser le secrétaire général de la section de l'Onec. Après un dépôt de gerbe de fleurs sur les tombes des martyrs de la Révolution, les nombreux participants aux festivités se sont rassemblés sur la place Amirouche où un meeting a été animé par les responsables locaux de l'Onec. Abdeslam Aït Salamat, coordonnateur du bureau communal de l'Onec, s'est longuement adressé à une assistance nombreuse pour aborder les problèmes que vit cette frange de la population qu'il représente. Il exigera des autorités l'application de la loi du chahid et du moudjahid. L'orateur insistera sur la nécessité de préserver les symboles de la Révolution en appelant à l'union. Abordant la crise de Kabylie, les différents intervenants se sont montrés catégoriques sur l'unité nationale considérée comme «sacrée». A ce sujet, les enfants de chouhada réclament un droit de regard. Se sentant interpellés, ils prennent position pour un règlement de la crise par la voie du dialogue. Pour ce faire, ils ont fait lecture d'une déclaration dans laquelle ils interpellent le Président de la République pour «répondre officiellement aux revendications du mouvement citoyen» et interpellent l'interwilayas «à répondre favorablement à l'appel au dialogue». Estimant qu'il est du «devoir de tous, d'aller vers une solution à la crise qui endeuille notre région», ils n'ont pas manqué de souligner les vertus du dialogue en disant: «Basta à tous les jusqu'au-boutistes.» Quant à l'idée de l'autonomie qui prend de l'ampleur, les enfants de chouhada étaient intraitables. «Nous n'accepterons jamais une chose que nos ancêtres ont rejetée», clament-ils sous des applaudissements nourris en rappelant que l'«unité nationale est sacrée». A travers la manifestation d'hier, les enfants de chouhada d'Akbou marquent ainsi la volonté d'une majorité silencieuse longtemps mise à l'écart.