CETTE discipline reste en-deçà des possibilités et potentialités que renferme notre vaste pays. En outre, et au vu des ces potentialités, l'athlétisme a vu son champ de pratique rétrécir comme une peau de chagrin au point où la représentativité au niveau international de nos athlètes commencent à se faire désirer dans les grands chelems. Les raisons de cet état de fait sont multiples. M.Aboubakr Benbouzid, ministre de la Jeunesse et des Sports, qui est arrivé à la tête du MJS dans une conjoncture particulièrement difficile, a hérité d'une situation floue dont la seule issue de sortie est la mobilisation de tous les acteurs du mouvement sportif autour d'un programme de réformes qui implique la prise en charge effective en direction aussi bien de la jeunesse que de la compétition de haut niveau. Après la réunion tenue avec les animateurs du football national, le représentant du gouvernement a réuni, pendant deux journées, la famille de l'athlétisme afin d'élaborer un plan de relance de cette discipline qui a porté haut l'emblème national au cours de la décennie noire avec les Boulmerka, Morceli, Hammad, Saidi Sief, Hammad, Aggoune, Azzaidj...avec des titres mondiaux et olympiques, pour ne citer que cela. Mais l'histoire de l'athlétisme a toujours été jalonnée de grands noms à l'image de El-Ouafi, Zaâboub, Rahoui, Belfaâ entre autres. Discipline de base, l'athlétisme a longuement contribué au développement du sport national même si elle fut par moment irrégulière, parfois par manque d'infrastructures, mais le plus souvent à cause d'une mauvaise prise en charge de talents naissants en raison d'une politique élitiste. Afin d'y remédier, le ministre de la Jeunesse et des Sports a réuni les cadres de la fédération, les représentants de ligues et de clubs ainsi que les cadres de son département à l'Institut de formation de Tixeraïne pendant deux jours pour débattre des problèmes de fond qui touchent la discipline et lui insuffler un sang nouveau. Un séminaire que le directeur des sports d'élite au ministère de la Jeunesse et des Sports, M.Rabah Manceur, a qualifié de premier jalon pour la relance, avant de renouer avec les performances qui ont, jadis, fait la fierté du pays dans le concept mondial et qui entre dans le cadre de la nouvelle politique prônée par la tutelle et qui consiste à promouvoir les disciplines les plus rentables sur la scène sportive nationale, comme le football, l'athlétisme, la boxe et la natation, pour aborder ensuite, les autres disciplines. A cet effet, il a été décidé la création, dans les meilleurs délais, d'un centre national pour les athlètes et coureurs d'élite afin d'éviter à la fédération les grosses dépenses occasionnées par les stages à l'étranger selon le président de la fédération, Ahmed Chaouch- Teyara, la réhabilitation des centres déjà existants, ainsi que la fourniture de moyens matériels aux ligues régionales et clubs. Concernant les centres à réhabiliter, le président de la fédération a cité le complexe de Seraïdi qui a bénéficié à cet effet d'une enveloppe de 300 millions de dinars et le centre de Tikjda pour lequel une somme de 100 millions dinars a été dégagée. Il est également question de rénover les centres de Khenchela et Chlef. Cette ville a été choisie pour être le pôle de développement de l'athlétisme, sachant que cette ville a enfanté d'authentiques champions et a contribué à étoffer le palmarès de l'athlétisme national. Dans cette optique, les régions de l'intérieur, pourvoyeurs de jeunes talents, devraient bénéficier d'une plus grande attention. Une telle idée est digne d'intérêt pour la prospection et le suivi de jeunes talents sportifs en cross-country et en demi-fond, à la condition que la mobilisation des cadres et techniciens soit effective. L'allusion est faite à tous, de Tébéssa à Maghnia en passant par le Constantinois, les Aurès, les montagnes de Kabylie au désert du Sahara qui ont toujours montré une disponibilité sans faille à représenter le pays quand ils sont sollicités bien sûr. En ce sens, il a été décidé de fournir tous les moyens nécessaires aux ligues, en matière d'encadrement et suivi des jeunes talents. D'ailleurs, lors de la dernière semaine olympique de Tamanrasset le jeune d'El-Oued, Abdmadjid Touil, avait montré des dispositions au point où les dirigeants du Lycée sportif de Draria gardent un oeil sur lui tout comme sur d'autres athlètes de l'intérieur du pays. Mais la réussite d'une telle refonte reste tributaire de la fonction de développement pyramidal. C'est dans cette perspective que l'ancien ministre, Abdelmalek Sellal, avait tenté de ressusciter le cross des APC sous l'appellation de cross du comité et de la jeunesse. Un projet que son successeur a renvoyé aux calendres greques. Mener à bien un tel projet constitue un réel défi que la famille de l'athlétisme mettra un point d'honneur à relever d'autant que la volonté politique existe. Pour preuve, le meeting international ‘Sonatrach' organisé l'année précédente à Blida et qui a vu la participation de champions mondiaux, le Cubain Ariel Garcia, Pedroso et d'autres. Une politique que le groupe Khalifa a compris au point d'organiser de son côté un autre meeting international au mois de juin et qui devrait abriter le duel tant attendu entre les deux femmes les plus rapides sur piste, l'Américaine Marion Jones et l'Ukrainienne Zhana Block (anciennement Pintusevich ) en plus d'autres athlètes de renommée mondiale.
