«Notre grève est pour de meilleures conditions de travail». Le secteur hospitalier a marqué, à l'instar des autres établissements publics concernés par la grève, sa propre protestation, tout en assurant, de par sa vocation, un «service minimum» à l'intention des malades. A l'hôpital d'Hussein Dey (Parnet), une affiche de la section syndicale, placardée à l'entrée de l'établissement, informe que «la grève n'est ni contre les citoyens ni contre le gouvernement. Notre grève est pour de meilleures conditions de travail», pécuniaires s'entend. Une permanence est assurée par les membres du syndicat, contexte oblige, mais elle se refuse à tout commentaire. Le directeur de l'hôpital, accompagné de deux chefs de service, assure qu'«un service minimum est et reste, assuré». Autrement les urgences fonctionnent «comme à l'ordinaire» et les malades, déjà hospitalisés, bénéficient des traitements et soins nécessaires «le plus normalement du monde». Qu'est-ce, donc, un «service minimum»? L'un des chefs de service tente de le définir, en déclarant: «Pour les consultations non programmées, et donc urgentes, les soins nécessaires sont prodigués, en revanche les consultations, autrement dit les rendez-vous ne relevant pas, a priori, des urgences, échappent, théoriquement, à ce cas de figure.» Même atmosphère au CHU de Mustapha-Pacha, avec un taux de patients relativement faible. «D'habitude, le nombre de malades y est impressionnant.» Les urgences fonctionnent normalement, ce qui n'est pas le cas de la direction, non concernée par le «service minimum». Certains citoyens désirant une «signature» pour faire une radio chez un privé, se trouvent «pénalisés». Le responsable de la section syndicale du CHU écarte, à son tour, dans sa définition du «service minimum», les «consultations anodines et explorations» même si, rassure l'un des médecins de l'hôpital, «le corps médical assure, en toute circonstance, ses consultations, dès lors qu'on ne peut, sans le faire, juger de la gravité de l'état de santé du patient qui se présente. Le cas échéant, le personnel paramédical prend en charge le reste». «Les 4000 travailleurs du CHU, tous corps confondus, sont solidaires de ce mouvement et, dans leur majorité, ont rejoint dès 9h hier le regroupement». A quel taux? «Impossible de le savoir, car chacune des catégories à sa propre organisation syndicale» en ajoutant, par la suite, qu'à ce titre, «le syndicat des médecins généralistes de la santé publique a déjà rendu public un communiqué dans lequel il signifie sa solidarité». Au centre du CHU, une partie du personnel, pour la plupart des femmes, sont «regroupées» autour d'une affichette où l'on peut lire plusieurs revendications (panier, transport, nuisance...) et la nécessité d'impliquer le personnel dans la réforme hospitalière. Ici ou ailleurs, les syndicalistes se démarquent «des tenants politiques que leur grève peut, éventuellement, revêtir». «C'est un débrayage pour des revendications purement syndicales et concernant essentiellement nos salaires» jugés, à juste titre, «misérables».