Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a répondu, hier, par le biais du directeur de la Pharmacie centrale, aux menaces du Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique (Saip), concernant la suspension de la production pharmaceutique nationale. En effet, lors d'une conférence de presse, le Dr.Nibouche a expliqué clairement que «la décision du Saip d'arrêter la production nationale sous prétexte que l'Etat ne la soutient pas n'est basée sur aucun fondement». Il a déclaré, en substance, que les pouvoirs publics ont consenti tous les efforts pour développer le marché algérien et, par conséquent, réduire la facture de l'importation du médicament pour le rendre accessible à tout le monde. «Il n'est pas question d'augmenter le nombre d'importateurs, alors que depuis deux ans, l'Etat oeuvre à le réduire», clame le Dr Nibouche. Pour tirer la problématique des producteurs nationaux au clair, le conférencier a expliqué, preuves à l'appui, qu'en matière de remboursement, le CTR a favorisé les produits nationaux même ceux qui ne sont pas essentiels. «Le bain de bouche de Saïdal est remboursé bien que ce ne soit pas un produit essentiel.» La tutelle a pris des dispositions, dira M.Nibouche, en faveur de la production nationale, qui consiste en l'incitation, sinon en l'obligation des grandes firmes d'importation à capacités financières importantes à procéder à la fabrication de produits pharmaceutiques tel que stipulé par la loi. L'Etat a accordé, à cet effet, un délai pour que ces importateurs se conforment à la loi. «Passé ce délai, le ministère se réserve le droit de reconsidérer la décision d'importation qui a été accordée», indique-t-on, selon notre interlocuteur, à quatre firmes: Biopharm, Copharm, Prodiphal et Somedial. D'autres mesures ont été également prises par le ministère à l'encontre des importateurs. Il s'agit de la révision de la liste de médicaments non essentiels importés. «Elle sera plus restrictive», indique le DG ainsi que l'importation de produits pharmaceutiques d'un laboratoire étranger qui ne sera autorisée, indique-t-on, que si elle est destinée à des laboratoires établis en Algérie. «Toutes ces mesures vont dans le sens de la promotion du produit algérien», explique-t-il. Concernant le voeu du Saip relatif à la dissolution du CTR, M.Nibouche persiste et signe en déclarant: «Le conseil technique du remboursement est un organe important. Il est impossible de le dissoudre.» Pour ce qui est de l'intégration des opérateurs dans ce comité, il dira que c'est possible, mais il n'est pas question qu'ils contribuent dans les discussions et les prises de décision. «Il est paradoxal que ces derniers élaborent des décisions qui les concernent», conclut-il.