Le président du Conseil de la nation, M.Abdelkader Bensalah, a estimé que la visite d'Etat qu'effectue le président de la République française en Algérie est un «moment privilégié» dans l'histoire des deux pays. Dans une allocution, à l'ouverture de la session extraordinaire des deux Chambres du Parlement, M.Bensalah a déclaré que le Parlement algérien accueillera «ce président aux positions audacieuses et courageuses qui veut traduire la volonté sincère d'ouvrir une page nouvelle dans la coopération avec l'Algérie, basée sur le respect mutuel entre les deux pays dans le cadre des relations modèles». Chirac devra prononcer un discours devant les deux Chambres réunies, aujourd'hui, au Palais des nations. Après avoir évoqué les positions courageuses du président Chirac à l'égard de nombreuses questions internationales, notamment la question du Moyen-Orient, M.Bensalah a affirmé: «Eu égard aux relations qui lient l'Algérie et la France, le Parlement algérien se devait de l'inviter pour écouter son point de vue sur différentes questions bilatérales et internationales.» L'invitation adressée au président français, a-t-il ajouté, «est une occasion à la faveur de laquelle l'Algérie veut, à travers le Parlement, exprimer sa considération pour l'homme et pour l'Etat qu'il représente». M.Bensalah a indiqué que cette invitation est «une marque de considération et de respect» aux deux présidents et aux peuples qu'ils représentent. La session extraordinaire des deux Chambres du Parlement, a ajouté M.Bensalah, «constitue la tribune la plus expressive et la plus adaptée aux hôtes de marque de l'Algérie pour transmettre les messages de leur peuple au peuple algérien». C'est la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante, qu'un président français effectue une visite d'Etat, qui est classée au plus haut rang dans l'échelle protocolaire. C'est aussi la première fois qu'un président français prononce un discours devant le Parlement de l'Algérie indépendante. Il y a lieu de souligner que la classe politique algérienne, après quelques tergiversations de sa composante islamiste, est arrivée à une vision commune de l'importance de la refondation des relations entre l'Algérie et la France. La réunion au complet des deux Chambres du Parlement, qui représentent l'ensemble des sensibilités du paysage politique national, est vue par les observateurs comme une caution de l'ensemble du personnel politique à la démarche des deux gouvernements français et algérien.