Le président français a réaffirmé, au cours de cette visite, la volonté de la France de donner une nouvelle impulsion aux relations algéro-françaises. La capitale de l'Ouest, qui a constitué la dernière étape de la visite d'Etat de M.Jacques Chirac, a préparé cet événement depuis longtemps. El-Bahia, qui recèle des atouts non négligeables, surtout en matière de tourisme, se devait de présenter ses appâts aux investisseurs français, intéressés depuis des décennies par une délocalisation de leurs entreprises pour leur insuffler une nouvelle vie. «Oran s'est faite belle pour accueillir un chef d'Etat occidental qui défend les Arabes plus que leurs dirigeants, un chef d'Etat qui a osé braver l'hégémonisme américain», nous dira un jeune responsable d'une organisation estudiantine rencontré au centre-ville d'El-Bahia. Ils étaient plus de 1 million de personnes à attendre, massés sur les trottoirs de l'avenue Larbi-Tebessi (ex-Loubet) ou encore à la rue Larbi-Ben M'hidi, l'arrivée de la délégation présidentielle. Une ambiance bon enfant, au son de la zorna et du karkabou, meublait le temps. Le soleil était au rendez-vous pour donner un zeste de chaleur à cette journée historique. L'aéroport d'Es-Senia était paré de ses plus beaux atous. L'avion présidentiel a atterri vers 10h. Quelques minutes plus tard, les deux présidents sont allés à la rencontre de la ville et de ses habitants. Sur place, des Oranais de toutes les générations s'entassaient pour voir et accueillir celui qui est venu donner une nouvelle couleur aux relations entre l'Algérie et la France. Les «One-two-three, viva l'Algérie», et les «Vive Chirac, Vive la France» sont les slogans qui fusaient des balcons et des trottoirs. Ils s'effaçaient parfois pour laisser de jeunes dépités crier: «Atouna el-visa.» Les deux chefs d'Etat et les deux délégations se dirigèrent, au milieu d'une foule bigarrée, vers le Centre culturel français où une halte était programmée. Sur place, une maquette du consulat de France, qui sera opérationnel en septembre 2004, est présentée à M.Chirac. Quelques minutes plus tard, la délégation s'est dirigée vers l'Institut de génie maritime (Igmo) où le président français a prononcé un discours devant un auditorium plein à craquer. Durant son allocution, Jacques Chirac reviendra sur les perspectives qui s'annoncent, à l'avenir, pour les relations algéro-françaises et sur la position de la France concernant la crise irakienne. «Il faut donner une chance à la paix et la guerre peut être évitée», dira en substance M.Chirac. Il ne manquera pas de souligner que l'histoire entre l'Algérie et la France est fusionnelle et que Français et Algériens doivent ouvrir une ère nouvelle dans leur coopération. En marge de la visite, M.De Villepin, le chef de la diplomatie française, tout en soulignant sa joie de se retrouver en Algérie, a précisé que la position de la France au Conseil de sécurité n'est pas politicienne. Elle traduit son respect la légitimité internationale et des principes qui fondent les droits de l'Homme. Mme Bernadette Chirac exprimera la même joie de fouler le sol de l'Algérie et de jouir de l'hospitalité d'El-Bahia. Pour rappel, le consulat d'Oran, qui ouvrira ses portes au mois de septembre 2004, emploiera 40 agents et s'étendra sur une superficie de 6465 m². Par ailleurs, une délégation du collectif des familles des disparus d'Oran a remis une gerbe de fleurs au président français en l'exhortant d'intercéder auprès des autorités algériennes pour faire aboutir l'enquête sur les cas de disparitions. Après une courte halte à la villa d'hôte, inaugurée hier, M.Chirac s'est envolé pour Paris après une visite de 3 jours en Algérie.