Comme prévu, l'arrestation, samedi dernier de Khaled Cheikh Mohammed, a permis de situer le repaire de l'homme le plus recherché du monde. Les informations, désormais, vont en se précipitant. De même que les opérations menées à la frontière pakistano-afghane et dans certaines zones tribales du Pakistan. L'arrestation, la semaine dernière au Pakistan de Khaled Cheikh Mohammed, cerveau des attentats du 11 septembre, et numéro 3 d'Al-Qaîda, devait inéluctablement précipiter les choses. Les lettres retrouvées sur le suspect, ainsi que certaines de ses déclarations avaient permis de conclure que Ben Laden se trouvait bel et bien au nord du Pakistan le mois passé. Même si sa piste semble avoir été perdue depuis, jamais elle n'a été aussi «chaude». Les preuves abondant dans ce sens ne manquent pas. Jamais les ser- vices américains n'ont été aussi près de «capturer» Oussama Ben Laden. Des éléments d'information distillés par les services secrets pakistanais et par certains médias américains bien informés, indiquent que Ben Laden serait, en ce moment, encerclé du côté de Lawarpendi, dans des montagnes tenues par des tribus pachtounes acquises aux thèses d'Al-Qaîda. Les mêmes éléments d'informations précisent que Aymane Zawahiri, le bras droit de Ben Laden et numéro 2 d'Al-Qaîda, serait encerclé avec ce dernier. Les Américains, avec l'aide de certaines troupes afghanes, ont mené vendredi une opération de grande envergure qui s'est soldée par la mort de 9 membres d'Al-Qaîda. Dans le même temps, il a été fait état de la capture de deux des 11 fils de Ben Laden, Saâd et Hamza. Les autorités américaines, curieusement et contrairement à leur habitude, se sont empressées de démentir l'arrestation des deux fils de Ben Laden. Ce qui tend à conforter la thèse que ce dernier serait bel et bien sur le point d'être pris et que les services secrets américains souhaiteraient agir dans une totale discrétion. Cela paraît d'autant plus plausible que l'agence anglaise Reuters a indiqué, citant de hauts responsables américains, que John Ashkroft, l'Attorney général et George Tenet, directeur de la CIA, ont tous deux donné ordre à leurs troupes basées dans la région de ne pas prendre Ben Laden vivant. La raison véritable, indique la même source, c'est qu'un procès de ce dernier, devant déboucher forcément sur la peine capitale, aurait pour conséquence d'accroître les mouvements de sympathie pour Al-Qaîda dans les mondes arabe et musulman. La raison plus ou moins officielle évoquée, elle, indique que Ben Laden se déplace avec une importante garde rapprochée, formée d'hommes bien entraînés, impossibles à capturer vivants et pouvant causer de lourdes pertes aux troupes américaines en cas d'accrochages directs. Il est fort à parier, donc, que dans le cas où l'endroit exact de Ben Laden serait déterminé, avec le resserrement de l'étau sur ses déplacements et la mise hors circuit de ses relais, des bombardements soient autorisés afin d'en finir «proprement» avec l'homme le plus recherché du monde en attendant d'ouvrir le front irakien...