Des attentats d'une ampleur gigantesque menaceraient les intérêts américains. Elle se fait appeler Oum Oussama. C'est la première fois que les médias en parlent alors que son existence doit dater de plusieurs mois, voire d'années. Elle vient d'accorder un entretien exclusif, via le Net, au journal londonien Asharq Al-Awsat. Elle y prétend être en contact direct avec le premier responsable d'Al-Qaîda, Oussama Ben Laden, mais aussi avoir monté une organisation terroriste exclusivement constituée de femmes, bien entraînées, bien introduites en territoire américain et prêtes à commettre des attentats d'une envergure sans précédent, plus terribles encore, à l'en croire, que les actes du 11 septembre 2001. Dans son édition d'hier, donc, le journal londonien, paraissant en langue arabe, rapporte que le réseau terroriste Al-Qaîda a formé une organisation de femmes kamikazes, qui reçoit des ordres d'Oussama Ben Laden et s'apprête à mener des opérations d'envergure, notamment aux Etats-Unis. Le journal, sans donner le moindre détail sur les pistes qui l'ont conduit jusqu'à cette source, publie une longue interview attribuée à Oum Oussama, la présentant comme «la dirigeante des moudjahidate d'Al-Qaîda». Dans cet entretien exclusif, Oum Oussama affirme recevoir des instructions de Ben Laden en personne sans préciser de quelle manière ce genre de contacts se fait. Oum Oussama affirme aussi entretenir d'étroites relations avec les «frères d'Al-Qaîda et les taliban» par l'intermédiaire de mollah Seïf Eddine, un dirigeant qui supervise son organisation, «composée de moudjahidate tché-tchènes, afghanes, arabes et même occidentales. L'organisation se targue, donc, d'être présente dans le monde entier» et, donc, d'être capable de «frapper n'importe où» et «à n'importe quel moment». «Nous nous préparons pour la nouvelle frappe annoncée par nos dirigeants et j'affirme qu'elle fera oublier à l'Amérique (...) les attaques du 11 septembre 2001», avertit Oum Oussama, ajoutant au passage que leur «mode de communication est surtout Internet». «Notre organisation est ouverte à toute musulmane désireuse de servir sa nation (...) notamment en cette période très critique», a ajouté Oum Oussama, en référence à l'imminence de la guerre américano-britannique contre l'Irak. «Nos combattantes sont entraînées au maniement des armes, comme les kalachnikovs, les grenades et les fusils d'assaut», assure-t-elle. «Notre nation n'accepte pas de rester sans vengeance. Nous vengerons nos frères Ramzi ben Chiba et Khaled Cheikh Mohammed», deux hauts responsables d'Al-Qaîda arrêtés au Pakistan. Cette nouvelle menace, à laquelle les Américains en particulier, et le monde occidental en général ne s'attendaient peut-être pas, intervient au moment où l'étau semblait se resserrer sur Ben Laden et sa garde rapprochée depuis les informations obtenues auprès de Cheikh Khaled Mohammed, numéro trois d'Al-Qaîda. Les dernières informations, en effet, font état de la présence de l'homme le plus recherché du monde à la frontière commune au Pakistan, à l'Afghanistan et à l'Iran. C'est dans ces montagnes inaccessibles, contrôlées par des tribus acquises aux thèses des taliban et d'Al-Qaîda, que serait réfugié Ben Laden en compagnie de son bras droit, Aymane Zawahri et sa garde rapprochée, formée d'environ une centaine d'hommes surentraînés.