Dernière minute : sur proposition de Boualem Benhamouda, les délégués ont renouvelé leur confiance, hier après-midi, au secrétaire général du FLN. A 15h hier, la grande salle du niveau E de l'hôtel El-Aurassi vibrait encore, à l'instar de la veille, dans le même lieu et pour les mêmes raisons, de mille cris, youyous et autres bruits scandant le nom de Ali Benflis dont un grand nombre d'observateurs prédisaient la confirmation comme secrétaire général du parti du FLN. Les avis et les pronostics recueillis n'étaient sans doute pas fortuits, car, et le doute ici serait sinon inopportun du moins superflu, dans la plupart des cas ceux qui ont pris à coeur de se prononcer avant la fin des travaux du 8e congrès n'auront finalement pris aucun risque devant l'Histoire. D'emblée, beaucoup d'intuition peut être accordée à ceux qui ont eu le nez creux. Quant aux autres, c'est-à-dire ceux qui ont eu la même apparente intuition, ceux-là en fait ont été largement inspirés par le discours-programme que Ali Benflis avait prononcé la veille. Un discours-programme qui a été immédiatement versé dans le fonds documentaire qui devait servir de base de travail à la commission du 8e congrès chargée d'élaborer le nouveau programme du FLN. Un programme dont nombre de congressistes ont confirmé le caractère novateur et intelligemment adapté au XXIe siècle et à l'évolution du monde. Cela dit, il faut savoir que, autant le dispositif directeur du programme politique du parti du FLN a été enrichi pour être adapté aux grands défis ainsi qu'aux grandes perspectives de la mondialisation en progrès, autant les dispositions qu'on y a insérées, en matière sociale notamment, ont remis les pendules à l'heure en ce qui concerne l'économie de marché. Pour Ali Benflis qui l'a maintes fois répété lors de ses différentes sorties sur le terrain, le FLN ne saurait admettre une économie de marché dont la régulation n'est pas assurée par l'Etat. Et c'est, semble-t-il, ce qui a séduit les travailleurs et tous ceux qui soutiennent la justice sociale dans notre pays. Mais ce n'est pas tout, car le 8e congrès du FLN, qui se tient depuis deux jours à l'hôtel El-Aurassi, et que certains observateurs ont allègrement qualifié de congrès extraordinaire, tellement les travaux y ont été intelligemment menés, et l'enrichissement par exemple des nouveaux statuts du FLN, élaborés avec le souci d'éviter à tout prix les ambiguïtés et surtout les expressions qui pourraient prêter à confusion. Ainsi par exemple dorénavant le «secrétaire général du parti du FLN sera élu directement par le congrès». Souverain selon le concept usuel du FLN, le congrès disposera désormais de la latitude de trancher là où habituellement les surenchères de coulisses, qui aboutissaient généralement à des compromis de clans influents du parti, exerçaient des influences tellement contradictoires que le programme du secrétaire général pouvait à tout moment se figer par absence de cohésion dans les rangs du parti. Outre cette innovation inattendue, les nouveaux statuts confèrent au «secrétaire général du FLN la prérogative de désigner une partie de la composante du comité central». Il va de soi que d'autres mesures sont introduites par les commissions concernées pour des raisons aussi évidentes que celles qui ont, dès le départ, constitué les principes majeurs sur lesquels Ali Benflis s'est appuyé pour mener à son terme la tâche de réorganiser le FLN tout en fournissant parallèlement, par une pédagogie adaptée, un effort conséquent pour affranchir le parti des pesanteurs qui l'avaient si souvent desservi ces trente dernières années.