le mis en cause a tenté de faire valoir son état de santé, en vain. C'est sans surprise que les quatre délégués détenus à la maison d'arrêt de Béjaïa ont repris la grève de la faim jeudi dernier. Ce quatrième recours intervient au lendemain d'un énième échec subi par la Cicb dans ses tentatives de démonstration de rue et traduit, on ne peut mieux, le désarroi qui a gagné l'ensemble des détenus de Béjaïa. A travers cette action confirmée par Me Benouaret, membre du collectif des avocats de la défense, les détenus des ârchs de Béjaïa entendent faire ce que leurs camarades en liberté n'ont pas réussi à faire, à savoir une pression sur les pouvoirs publics et exiger «leur libération inconditionnelle et immédiate». Interrogé sur la durée de la grève, Me Benouaret est resté vague se contentant de parler de «risque de prolongation dans le temps». Dans l'entourage des ârchs, on parle de l'échéance du 20 avril. Par ailleurs, le procès du policier, auteur de l'assassinat du jeune Fouad Adara, le 26 juin 2001, dans un café à Sidi Aïch, s'est ouvert hier, à la cour criminelle près le tribunal de Béjaïa en présence d'une foule nombreuse dont le père de la victime et les journalistes accrédités. Notons au passage que le policier en question, originaire de Bouira, avait déjà comparu devant le même juge. Simulant des «troubles psychiques» le juge avait décidé de renvoyer le procès en ordonnant «une expertise médicale». Hier, le mise en cause a tenté de faire valoir son état de santé, en vain, puisque le procureur de la République est resté insensible et a requis la peine capitale. A la lecture du verdict retenu, à savoir une peine d'emprisonnement ferme de 20 ans dont le collectif d'avocats et le père de la victime se sont montrés largement satisfaits de ce verdit. Le même état d'esprit a été constaté chez de nombreux délégués des ârchs dont Beza Benmansour. «Je ne peux que partager le sentiment du père de la victime», disait-il à l'annonce du verdict.