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Le renseignement n'était pas au rendez-vous
GUERRE EN IRAK
Publié dans L'Expression le 27 - 03 - 2003

Le géant américain, qui commence à s'enliser dans le bourbier irakien, a, encore une fois, péché par démesure.
Il ne fait pas de doute que les analystes politiques et les stratèges militaires américains ont péché, au mieux, par excès de confiance, au pire, par un orgueil et un mépris de l'adversaire mal placés, avec des retombées et conséquences qui pourraient être incalculables sur le proche avenir de la région. Basée sur les renseignements, fournis par les meilleurs services de sécurité du monde, l'offensive contre l'Irak ne devait souffrir aucun accroc. Cependant, parfois trop de renseignements peut être aussi nuisible que d'avoir des renseignements, insuffisants.
Dans l'un et l'autre cas, cela aboutit souvent à des analyses erronées, voire contre-productives. Les «contre-performances» de l'alliance américano-britannique relativisent ainsi ce qui, au départ, était donné comme vérité absolue. C'est le premier enseignement qui peut être tiré des effets de la guerre, décidée par Washington. Mais il semble, a priori, difficile pour les états-majors de dire où se trouve le juste milieu. Déjà, en septembre 2001, quoique disposant d'une pléthore de données sur des attentats éventuels contre des intérêts américains, les innombrables services de renseignements et de sécurité des Etats-Unis ont été dans l'incapacité de prévoir et, encore moins, de prévenir le séisme qui secoua l'Amérique un 11 septembre 2001. Ce scénario tend à se reproduire en Irak, alors même que les stratèges américains ont mis tous les atouts de leur côté, ne laissant rien au hasard, en ayant quasiment prévu tous les détails de l'opération «Liberté pour l'Irak». A entendre les déclarations, ces dernières semaines, des responsables américains, préparant l'opinion internationale à l'invasion de l'Irak, on aurait affaire à une vraie partition musicale où chacun n'avait qu'à exécuter son morceau. La guerre programmée en Irak ne devait, tout au plus, s'étaler que sur le week-end arabe-(jeudi-vendredi)- et universel pour permettre à George W.Bush, revenant lundi de son long week-end à Camp David (retraite de vacances des présidents américains dans les circonstances importantes), d'annoncer triomphalement au monde, amadoué, la «libération» de l'Irak.
C'est en fait à dessein, que l'opération anglo-américaine contre l'Irak avait pour devise «Liberté pour l'Irak». Or, une fois sur le terrain, tout marcha de travers et rien ne s'est montré conforme aux scénarios échafaudés par le «spin's doctor». Très vite, les troupes d'invasion tombent sur un os, la résistance «imprévue» de l'armée et du peuple irakien, alors que les généralissimes américains tablaient sur le fait que les soldats de Saddam, allaient se rendre en masse. Rien de tel, en fait, cela s'est vérifié sur le terrain, et c'est à un peuple déterminé à se défendre contre l'envahisseur que se sont confrontés des GI et des marines déboussolés, auxquels on a fait croire que la «pacification» de l'Irak sera une balade de santé et que le peuple irakien accueillera ses «libérateurs» en héros. De fait, les services de renseignements américains, n'ont pas tenu compte du facteur humain et de la psychologie particulière du peuple irakien, d'une part, et d'autre part du fait que Saddam Hussein ne règne pas sur l'Irak depuis trois décennies, sans avoir pris les précautions élémentaires, à même de le préserver de toute surprise. Cela ne veut pas dire qu'il allait vaincre la coalition américano-britannique, mais entendait bien leur en faire payer le prix. Les idéologues américains qui ont conçu tout le scénario de l'invasion ont, de fait, évacué de leurs préoccupations tout ce qui n'entrait pas dans le cadre de ce qu'ils appellent le «changement de régime»à Bagdad. Forts de leur puissance écrasante, fondant toutes leurs actions et stratégies sur les informations censées donner une image fiable des points forts et faibles de l'ennemi, les stratèges américains ne semblent pas avoir pris en considération les impondérables sécuritaires, liés à la parano du dictateur irakien. Il ne fait pas de doute que les Américains aient infiltré des agents dans l'entourage immédiat du leader irakien, leur permettant de connaître ses faits et gestes à la minute près. C'est même à partir des indications, fournies par un proche du président irakien à la CIA, selon le magazine américain Newsweek, que le président Bush a donné son OK pour la phase active de l'opération «Liberté pour l'Irak», ordonnant l'attaque contre le palais présidentiel à Bagdad. Washington tenait pour acquis que le régime de Saddam Hussein sera décapité dès les premières heures de l'offensive américano-britannique. De fait, les premières informations divulguées du côté américain laissaient croire à la mort du dictateur irakien, à tout le moins, grièvement blessé. Cependant, l'inattendue dans cette mission «libératric» c'est la riposte et la résistance des Irakiens. D'où les termes employés par les commentateurs et même les chefs militaires américains et britanniques sur la «surprenante», «inattendue» ou «imprévue» résistance irakienne qui reviennent le plus souvent. Un fait patent est maintenant à relever: les initiateurs de la guerre ne s'attendaient pas à un scénario qui bouleverserait en totalité leur stratégie de «libération» de l'Irak qui, tout en les inscrivant en porte-à-faux de la réalité, les contraint à revoir leur «copie». Et la décision de contourner les villes plutôt que de s'y enliser, outre qu'elle est directement induite de la résistance de la population irakienne, est également un aveu d'échec de stratèges qui pensaient remporter la guerre sans autres dégâts collatéraux. Confiants dans la supériorité, - militaire et technologique -, écrasante de l'armée américaine, renforcée par l'appui de l'armée britannique, bénéficiant en outre de facilités de la part des pays voisins de l'Irak, disposant en plus de renseignements, en temps réel, grâce au quadrillage de l'Irak par les satellites espions, la chute de Saddam Hussein, une fois décidée, ne devait être qu'une formalité pour les Etats-Unis. Or, cette démonstration de puissance, bute sur une résistance qu'aucun stratège, aucun analyste n'avaient prévue et sans doute jamais envisagée. C'est, à n'en pas douter là, l'une des faiblesses du géant américain, submergé par les informations dont il dispose, mais incapable d'exploiter à bon escient les renseignements devant lui donner, sans coup férir, la victoire. Le renseignement, s'il aide à avoir un point de vue d'ensemble de la situation, n'est assurément pas une fin en soi, surtout, lorsque d'autres paramètres, comme le facteur humain, la dignité des peuples sont négligés ou pas pris en compte. Or, toute la stratégie américaine repose sur des informations dont la richesse même, les rend, dans maints cas inopérantes, car difficiles à replacer dans le contexte qui les a produites, d'autant que subsiste le fait que l'ennemi (l'Irak en l'occurrence) ait, à dessein, introduit de fausses indications par le biais de ceux-là mêmes qui pensaient servir et informer Washington. Et en situation de belligérance, le renseignement peut s'avérer à double tranchant. C'est l'une des déficiences de la stratégie américaine, tant les différents responsables politiques et militaires étaient convaincus, non seulement que les soldats irakiens allaient se rendre en masse, mais que Saddam Hussein était à ce point honni par son peuple et qu'il allait tomber comme un fruit mûr. Le vrai film qui se déroule infirme et dément une théorie de la guerre qui n'a pas résisté à la réalité du terrain.


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