Le FFS compte désormais reprendre sa place. «Nous ne sommes pas un parti qui slalome, notre position est claire. Nous ne participerons aux élections partielles que si le pouvoir réunit toutes les conditions nécessaires pour la réussite de cette opération». C'est ce que nous a déclaré M.Djoudi Mammeri le premier secrétaire du FFS. Notons que ces élections auront lieu, à en croire la toute dernière déclaration de M.Zerhouni, au courant du mois de mai. Cette précision vient confirmer l'information rapportée auparavant par notre journal ayant avancé, citant des sources dignes de foi, la date du 29 mai. Notre interlocuteur ajoute que «si le pouvoir affiche une volonté politique pour régler la crise en Kabylie, le FFS étudiera sérieusement la question de sa participation». «Cette volonté politique» doit être traduite sur le terrain par des engagements clairs. Il cite, de prime abord, «la mise en place d'un dialogue sérieux dans lequel le FFS prendra parti». Le FFS compte désormais reprendre sa place comme le premier interlocuteur de la Kabylie. Une place cédée deux ans durant au mouvement des ârchs. D'ailleurs, cette formation n'a pas hésité à qualifier ce mouvement de «pure création des services de sécurité algériens». Le pouvoir dans la logique du FFS s'est trompé d'interlocuteur. C'est l'une des raisons principales de «la situation de blocage qui perdure dans la région». «Le pouvoir a manqué sérieusement d'imagination dans cette crise en préférant considérer les effets politiques de la crise, au lieu de se baser sur les causes». Contrairement aux ârchs radicaux, le FFS ne conditionne pas le dialogue à la satisfaction inconditionnelle de tous les points inscrits dans la plate-forme d'El-Kseur. «L'on ne peut d'ores et déjà accélérer le jugement des détenus pour les chefs d'inculpation retenus contre eux et libérer les autres». Le parti du FLN préfère, de son côté, attendre l'évolution de la situation dans la région avant de se prononcer sur la question de sa participation dans les élections partielles. Pour le moment les conditions politiques ne semblent pas propices à ce genre de rendez-vous. «Les élections peuvent être considérées comme un pas vers la solution de la crise, mais il est politiquement incorrect d'organiser cette échéance compte tenu des données actuelles prévalant sur le terrain», précise le porte-parole du FLN M.Abessalam Medjahed. «Il semblerait pour nous qu'annonçant l'échéance des élections partielles, M.Zerhouni aurait pris en considération uniquement les aspects techniques de l'opération, mais la réalité politique sur le terrain est plus complexe». L'échéance avancée par M.Zerhouni serait-elle suffisante pour réussir à estomper les tensions régnant dans la Kabylie. Notre interlocuteur s'est montré très sceptique quant au rétablissement d'une si-tuation laissér à son pourrissement pendant près de deux ans. M.Me-djahed n'a pas écarté l'éventualité d'un énième report de la date des élections. «De toute façon ce n'est pas la première fois que M.Zerhouni avance une date pour la tenue de ce rendez-vous électoral», a-t-il déclaré. La formation du PT s'est déclarée non concernée par les lesdites élections. «Le pouvoir veut ajouter de l'huile sur le feu», précise M.Amar Takjout député du parti. «On ne peut étouffer une réalité en imposant la volonté du pouvoir sur le peuple», précise-t-il.