Les derniers chiffres donnent 2 701 cas avérés dans le monde. Des rumeurs ont circulé ces derniers jours sur la mort d'un jeune homme atteint par le virus de la pneumonie atypique. Il est vrai que la mort de ce jeune homme du quartier Petit situé sur les hauteurs d'Oran, des suites d'une forme de grippe inconnue, a laissé sa famille et son entourage perplexes. Ces bruits colportés par la vox populi ont poussé les autorités locales à prendre le taureau par les cornes pour y remédier et tirer au clair l'affaire de ce décès qui a défrayé la chronique oranaise. Plusieurs voisins du défunt parlent de ses contacts avec des trabendistes qui ont l'habitude de faire des voyages à Hong Kong, au moment où d'autres n'ont pas hésité à dire que ce sont les derniers pèlerins revenus de La Mecque, au mois de mars dernier, qui auraient pu être le vecteur de cette maladie. Au niveau du service infectieux de l'hôpital d'Oran, un médecin, qui a requis l'anonymat, a révélé qu'aucun cas de pneumonie atypique n'a été signalé et que la mort du jeune est due à un état de faiblesse qui a favorisé le terrain à une angine de poitrine qui lui a été fatale. Mais du côté des autorités locales, bien avant ces bruits, la chose est prise très au sérieux. C'est pourquoi on parle d'une cellule de surveillance qui a été installée au niveau du port et de l'aéroport. Cette structure, composée de médecins et de représentants des douanes, de la police et de la Protection civile, aura pour mission de contrôler les voyageurs venus de certaines régions à risque épidémiologique. Le contrôle strict au niveau de tous les points d'accès au territoire national est systématique depuis la déclaration de cette maladie en Chine. C'est ce qu'on nous a affirmé au niveau du ministère de la Santé. Les équipes de la direction de la prévention du même ministère ont été mises en état d'alerte et sont instruites pour isoler toute personne suspecte. «La mise en quarantaine est automatiquement déclenchée lorsqu'un voyageur présente des signes de détresse respiratoire aiguë, principal symptôme permettant d'émettre un diagnostic de pneumonie atypique», révèlent nos sources, qui insistent sur le caractère extrêmement dangereux de la maladie. «Nos équipes ont reçu des instructions fermes de protection dès la moindre suspicion», nous a-t-on déclaré. Les services du ministère de la Santé confirment néanmoins l'inexistence, jusqu'à ce jour, de cas de pneumonie atypique en Algérie et disent travailler en étroite collaboration avec la représentation de l'OMS à Alger. Cette dernière, qui rejoint l'appréciation du ministère de la Santé quant à la non-déclaration de l'affection dans tout le pays, communique très régulièrement les derniers développements de la maladie dans le monde. A ce propos, les derniers chiffres donnent 2 701 cas avérés dont 1247 en Chine, 842 en Indonésie et 103 à Singapour. Autant dire que la zone Asie-Pacifique est la plus touchée. Mais la maladie est déclarée dans de nombreux pays européens et dans le continent américain où l'on enregistre 201 cas au Canada et 115 aux Etats-Unis. Jusqu'à hier, on déplorait 85 décès, dont pas moins de 55 dans le foyer de la pneumonie atypique.