L'agent responsable de cette épidémie est de la même famille que les virus du rhume et de la grippe. Une véritable psychose s'est emparée, ces derniers jours, des autorités sanitaires à travers le monde et ce, suite à l'apparition d'une nouvelle pathologie : la pneumonie atypique. Les experts estiment que c'est en Asie que serait “né” le virus à l'origine de cette nouvelle forme de pneumonie. Ils avancent, pour cela, l'existence, en grand nombre, de poulets et de cochons qui évoluent dans un environnement humide, ce qui constituerait, selon eux, les conditions idéales pour “l'émergence” de nouvelles formes des virus du rhume et de la grippe, soit en mutant, soit en devenant plus virulents. Celles-là demeurent des suppositions, car il n'y a jusqu'à présent aucune preuve scientifique. Les derniers chiffres de l'OMS font état de quelque 1 900 cas relevés dont 66 décès à travers le monde. En Chine (Hongkong et la province de Guandony) 1 167 cas et 43 décès, jusqu'à hier, ont été relevés. Dans la foulée, l'Organisation mondiale de la santé déconseille aux touristes de se rendre à Hongkong. Un médecin exerçant à l'hôpital français de Hanoï, au Vietnam, est décédé après son entrée en France. C'est ce praticien qui a découvert le premier cas de la nouvelle forme de pneumonie. D'autres médecins français exerçant dans la même structure de santé ont, eux aussi, contracté la maladie. La pneumophobie, qui a gagné toutes les autorités sanitaires, provoque bien entendu des décisions draconiennes. C'est ainsi que des équipes de prévention, au niveau des ports et des aéroports, prennent des mesures sévères envers les voyageurs qui rentrent d'Asie. C'est ainsi que des voyageurs ont été mis en quarantaine durant 2 heures à l'aéroport de San Jose en Californie. Au Canada, 6 décès dus à la même pathologie ont été enregistrés, et 129 cas probables ont été recensés. La mise en quarantaine d'une province comme Hongkong provoque un ralentissement de l'activité économique. Le secteur des transports aériens est frappé de plein fouet et des compagnies ont dû annuler certains vols en direction de l'Asie, en raison de la défection de voyageurs ayant réservé à l'avance. Par ailleurs, les Etats-Unis se montrent disponibles pour financer le rapatriement des diplomates américains et de leurs familles, en poste en Chine et à Hongkong. Pour maintenir leurs activités économiques les pays à vocation touristique, comme l'Indonésie, n'hésitent pas à publier des bulletins annonçant qu'ils sont indemnes de toute affection puisqu'aucun cas n'a été relevé. Le Pr Amrane, chef de service infectueux à l'hôpital d'El-Kettar à Alger, rassure les citoyens algériens : “Aucun cas n'est à signaler”. Il rappelle que les premiers symptômes (fièvre et gêne respiratoire) apparaissent après 5 jours d'incubation. Il conseille, toutefois, d'appliquer des mesures de contrôle sur les voyageurs revenant des pays où l'épidémie sévit. Le Dr Slimi, de la direction de la prévention du ministère de la Santé, confirme ce qu'a déclaré le Pr Amrane : l'Algérie est indemne de toute affection de la pneumonie atypique. Le même responsable ajoute : “Les traitements symptomatiques ont donné de bons résultats. Les traitements des symptômes, à savoir la fièvre et les troubles respiratoires, se sont avérés efficaces”. Il rappelle que c'est l'OMS qui a donné ces renseignements. Les médecins à travers le monde préconisent des mesures préventives pour éviter des complications d'autant que, pour le moment, l'agent pathogène (microbe ou virus) n'est pas encore isolé avec certitude. Pour le moment, les chercheurs sont sûrs que le virus appartient à la même famille que ceux qui provoquent le rhume et la grippe. S. I.