Abdelhamid Abad, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, a été l'invité, hier, du Centre de presse d'El Moudjahid. Il a fait un exposé sur la nouvelle politique de la formation professionnelle adoptée par le gouvernement avant d'ouvrir le débat avec l'assistance composée essentiellement de partenaires économiques et d'éducateurs professionnels. Le ministre a plaidé pour une revalorisation de la formation et de l'enseignement professionnels. Selon lui, l'institution dans son secteur de deux nouveaux diplômes, que sont le bac professionnel et le brevet professionnel, s'inscrit dans «un processus mondial». «L'enseignement professionnel que nous défendons est celui qui privilégie la formation en rapport avec l'entreprise». Un intranet, le premier du genre en Algérie, reliant l'ensemble des établissements professionnels du pays a été installé. «Il pourrait être l'amorce de l'autoroute de l'information en Algérie», a indiqué le conférencier. Ce dernier a insisté sur «la nécessité de valoriser le double ancrage de la formation professionnelle dans le système économique et dans le système éducatif national». La nouvelle politique reposera sur la poursuite de trois objectifs: l'éducation, la formation et l'emploi. Dans cet ordre d'idées, le ministre a évoqué l'emploi sûr, lequel est appelé à devenir une réalité effective lorsque sera ancré l'enseignement à la carte en collaboration avec le secteur économique et de l'entreprise. Le partenariat avec l'UE à travers le programme Meda II d'«appui à la mise à niveau du système de formation professionnelle» a constitué aussi l'un des axes principaux de l'intervention du ministre. Ce programme, doté de 60.000.000 d'euros (dont 49.000.000 destinés à ce secteur), vise entre autres objectifs «à accroître les capacités du système de formation professionnelle de répondre aux besoins des individus et des entreprises pour une meilleure adaptation de l'offre de formation à la demande sociale et économique». Meda II a une durée de 6 ans et a pris effet en janvier 2003. Toujours dans le cadre du partenariat, un observatoire de la formation professionnelle et de l'emploi a été mis en place avec l'assistance de la Fondation européenne pour la formation, a indiqué M.Abdelhamid Abad. Cet observatoire «appuiera le système national de formation professionnelle en Algérie, dans son objectif de mise en cohérence avec l'environnement socio-économique». La tâche s'annonce ardue vu que deux millions d'enfants, issus de la déperdition scolaire, viennent chaque année grossir les rangs des chômeurs qui viennent frapper à la porte des établissements professionnels. Deux «rentrées scolaires», l'une en septembre et l'autre en février, ont été programmées pour satisfaire la demande. Face à la perplexité des partenaires économiques du secteur privé surtout, le ministre a assuré qu'il va privilégier la concertation et le dialogue et a rappelé que son ministère gère aussi bien l'enseignement professionnel public que privé.