Il y a comme ça des personnages politiques qui, même s´ils n´ont rien à dire, ils le disent très bien. Ceci n´est pas le cas du président français qui ne s´accommode pas des sentiers battus. Même s´il n´a rien à dire, Nicolas Sarkozy semble le dire très mal, massacrant de ce fait la langue de Molière. Il multiplie les «m´enfin», et se laisse aller dans des télescopages syntaxiques: «Si y en a que ça les démange d´augmenter les impôts...» Ou «On se demande c´est à quoi ça leur a servi?»...Sarkozy est aussi fâché avec les négations: «J´écoute, mais je tiens pas compte!» Il prend des libertés avec les accords: «On commence par les infirmières parce qu´ils sont les plus nombreux.» Du coup il s´attire les foudres des médias de l´Hexagone. «Sarkozy malmène le français» écrit L´Express. «Les médias doivent-ils réécrire Sarkozy quand il fait des fautes?» s´interroge Le Parisien, Daniel Bernard dans Marianne titre Les précieuses Sarconneries, «Grandeurs et servitudes du parler libre» note l´analyste de Cécile Cornudet dans Les Echos, «Sarkozy m´à tuer», lit-on dans le point de vue de Barbara Cassin, dans le quotidien Le Monde.