Qui croira à la paix version Sharon, lui qui a été l'instigateur de tous les massacres de Palestiniens de ces 30 dernières années? Après avoir poussé et aidé à la guerre américano-britannique en Irak, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, fait semblant de jouer à l'homme du compromis et de la paix avec les Palestiniens et les pays arabes. Dans un entretien accordé au quotidien israélien Haaretz, il vient d'affirmer qu'«il y a désormais une occasion d'arriver à un accord plus rapide qu'on ne le pensait». Pour ce faire, le boucher de Sabra et Chatila, de la colonisation des terres palestiniennes et chantre du «Grand Israël» s'est même dit prêt à prendre ce qu'il a appelé «des mesures douloureuses pour tout juif (...)». Les observateurs ont surtout relevé que c'est la première fois que Sharon désigne publiquement et nommément des sites de colonisation (Bethléem, Shilo et Beit El) en laissant entendre que l'Etat hébreu pourrait s'en retirer un jour. Allant encore plus loin dans ces «offres» d'arrangement de paix au Proche-Orient, il est allé jusqu'à reconnaître qu' «en fin de compte, il y aura un Etat palestinien». Mais connaissant l'homme, son passé et son extrémisme meurtriers, ces déclarations ont été accueillies avec la plus grande réserve par les responsables palestiniens et un certain scepticisme par l'opposition travailliste en Israël même. Et c'est vrai, le Premier ministre israélien n'a pas évoqué uniquement la paix dans cet entretien. Il continue de vouloir imposer ses conditions et son diktat sur le profil politique des responsables palestiniens qui devraient, selon lui, diriger ces derniers, sur leur renonciation à la lutte armée qu'il assimile à du terrorisme et du droit au retour dans leur patrie et sur la reconnaissance de l'Etat juif sur la terre palestinienne. Le comble, c'est qu'il vient récemment de demander des compensations ( 9 milliards de dollars selon lui ) aux juifs qui ont quitté l'Irak lors de la révolution de juillet 1958 dans ce pays, tout en réclamant des parts de marché pour les entreprises israéliennes dans les projets de reconstruction de l'Irak post-Saddam. Dans le même temps, les menaces israéliennes d'attaques militaires contre un autre pays arabe, la Syrie, ne cessent de se multiplier sous divers prétextes allant de la possession d'armes de destruction massive au présumé soutien de Damas au terrorisme international ou aux dignitaires du régime déchu de Saddam Hussein. Pour atteindre et codifier tous ces objectifs et conditions, le chef du gouvernement israélien a dépêché, cette fin de semaine à Washington, son chef de cabinet, Dov Weisglass.