Les 31 Européens auraient une chance d'être retrouvés ou récupérés vivants par les services de sécurité algériens. En l'absence de toute information de la part des autorités algériennes, confinées dans un mutisme infranchissable, les médias algériens sont obligés de se tourner vers les chaînes de télévisions et les radios étrangères concernées par cette affaire. Autrichiens et Allemands, dont les autorités sont en rapport avec les nôtres, suivent de près les développements de cette affaire et en tiennent informés leurs médias sans toutefois aller jusqu'à risquer de mettre en danger la vie des 31 touristes disparus dans le Sud algérien. Les seules déclarations algériennes indiquaient que les touristes ne s'étaient pas conformés aux règles de sécurité liées à cette région, déclinant donc toute responsabilité officielle, mais aussi celle des agences de voyages nationales et internationales. Cette sortie, soutenue par la plupart des chancelleries occidentales, a eu pour effet de rassurer les Européens qui, après une brève hésitation, ont repris avec plaisir le chemin du Sud algérien, un des plus beaux sites touristiques du monde. C'est ainsi que l'envoyé spécial de la télévision autrichienne en Algérie, Franz Norman, a affirmé sur les ondes de la télévision que les autorités algériennes avaient localisé les 31 touristes disparus dans le Sahara algérien. Celles-ci «savent où ils se trouvent» et qu'«ils ont été divisés en deux groupes», a-t-il indiqué à la télévision. Cependant, a-t-il encore précisé, les autorités algériennes «n'interviennent pas, mais ne font que les observer» pour assurer leur sécurité, a-t-il ajouté. «Il n'y a pas d'indication pour une solution rapide» du problème des étrangers disparus en Algérie, a ajouté Norman. Cela veut officiellement dire que les touristes ont été enlevés. Cela, si l'on part du principe que la télévision autrichienne, mais aussi les nombreuses déclarations faites par les officiels européens, sont vraies. Il reste à savoir si ces actes à répétition ont été commis par les hommes de Mokhtar Benmokhtar. C'est sous les menaces de ce terroriste que le rallye Paris-Alger-Dakar a fini par éviter notre pays. Cet émir terroriste se serait joint aux membres du Gspc et serait donc en contact avec les éléments d'Al-Qaîda. Depuis de nombreux mois, des émissaires de Ben Laden se sont bousculés au portillon dans la région sahélienne. L'un d'eux, un Yéménite, a même été abattu par les services de sécurité algériens au mois de septembre dernier. Qualifié de très haut responsable dans l'organisation d'Al-Qaîda, les Américains avaient tempéré les déclarations algériennes, précisant que ce terroriste était effectivement membre de l'organisation de Oussama Ben Laden sans en être un responsable pour autant. Pour rappel, quinze Allemands, dix Autrichiens, quatre Suisses, un Néerlandais et un Suédois, qui circulaient sans guide, sont portés disparus dans le triangle formé par Ouargla, Djanet et Tamanrasset. Certains n'ont plus donné signe de vie depuis le 19 février. Le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schily, a fait état récemment de certains espoirs. «Nous pouvons avoir de discrets espoirs que les disparus sont en vie», a-t-il dit dans un entretien télévisé. Avant lui, la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Benita Ferrero-Waldner, avait parlé, samedi d'une lueur d'espoir à son retour d'un voyage en Algérie. Elle avait indiqué que lors de ses entretiens avec les ministres algériens des Affaires étrangères et de l'Intérieur, elle avait obtenu une information selon laquelle «les disparus étaient encore en vie le 8 avril». «Cela constitue un certain espoir, je ne peux rien exclure», avait-elle dit. Toutes les supputations, donc, demeurent permises alors que les autorités algériennes gagneraient à mieux et plus communiquer...