Agonisante depuis la neutralisation du sinistre émir Sayah Attia, en 1993, la katiba Khadra s'est reconstituée dans les massifs forestiers de Ouled Hellal (75 km au sud-ouest de Médéa). Regroupant une trentaine de terroristes sous la férule de l'émir Belhout alias Abou Mouraïra. Cette phalange s'est renforcée par 20 activistes de la zone de Ouled Antar, après l'élimination, il y a deux mois, de l'émir M'hamed Houti sur les hauteurs de Ksar El-Boukhari. La question commence à inquiéter sérieusement les populations dans la mesure où les sanguinaires tenteront d'infiltrer ces villes et installer une psychose permanente, après une longue période d'accalmie. Alors qu'il y a trois ans, les desperados du GIA étaient réduits, selon des sources, à manger des racines, des chacals et des sangliers, et erraient à travers les forêts. Les analystes de la situation sécuritaire redoutent aujourd'hui un embrasement de la région. Même si, pour le moment, les troupes de l'émir Belhout - secondé, dit-on, par ses deux frères - observent une «hibernation», il est probable qu'ils envoient des signes aux réseaux et cellules endormis, surtout à Ksar El-Boukhari, qui compte pas moins de dix terroristes sur lesquels la katiba Khadra pourrait s'appuyer. Ce qui replace aussi la question de l'influence des zones du Sud-Ouest entre le Groupe salafiste pour la prédication et le djihad (Gspc), de l'émir Abdelkader Saouane et la katiba Khadra. L'année 1997 est là, pour rappeler à Belhout, la bataille meurtrière de djebel Ellouh où 60 terroristes du GIA, menés par Zouabri en personne, ont laissé la moitié de leur effectif et sont relégués à jamais dans une aire géographique où le Gspc reste hégémonique.