Voilà une jeune fiancée «officieusement» qui passe une seule nuit chez la future belle-maman. Une pluie d´ennuis... Dounia R. est une mère de famille qui a été surprise d´apprendre qu´elle avait été jugée par défaut et écopé d´une peine de prison ferme d´un an, le tout appuyé d´un mandat d´arrêt. L´opposition effectuée, elle comparaît devant la terrible Lynda Sadlaoud, la pimpante présidente de la section correctionnelle de Boudouaou (cour de Boumerdès). Terrible et pimpante, car une femme qui juge une autre femme n´a rien de...masculin! Il y a un dossier certes, du genre masculin mais il y a aussi une victime qui poursuit Dounia M. pour vol de bijoux. Or, cette inculpée a, certes, passé une seule nuit chez celle qui devrait être sa belle-mère et n´est plus revenue sur les lieux. Sadlaoud va vite. Elle veut en finir avec ce dossier vieux de quelques années déjà surtout que la victime n´avait pas traîné à la barre la seule Dounia R., mais aussi d´autres qui avaient été jugés par la même juridiction qui a pris ses responsabilités. Quant à l´inculpée du jour, visiblement démontée par tout ce qui lui est arrivé à cause d´un dîner pris aux côtés d´un fiancé avec qui elle dut rompre, ne supportant pas que sa mère ait entrepris de l´humilier en la soupçonnant de vol. A la barre, flanquée de Maître Nouder Fatma, son avocate Zohra, et en l´absence de la victime, Dounia dira deux mots, étranglée par l´émotion... Mohamed Touidjini, le procureur demandera l´application de la loi, allégeant le boulot de la présidente. Maître Fatma Zohra Nouader. L´avocate abordera les faits imaginaires. «Ni preuves, ni témoins: le seul délit qu´elle a peut-être commis aura été d´avoir répondu à une invitation d´un dîner en famille. Il y a peut-être un vol et la victime a peut-être été cambriolée mais pas par cette fille de famille honorable dont le seul tort aura été d´avoir rompu les fiançailles», décision qui avait été prise cette nuit-là où elle avait été invitée par la future belle-maman car elle s´était rendu compte que le fiancé était justement sous la coupe de sa maman qui le gâte et Dounia n´est pas ce genre de jeune fille prête à se soumettre au diktat de la belle-maman. D´ailleurs, cette dernière n´a pas manqué de se venger le lendemain en déposant plainte contre Dounia et deux autres femmes pour faire «vrai». Or, comment avait pu procéder cette invitée de Dounia? Avait-elle eu le temps de faire le double des clés dans un village où il n´y avait même pas de serrurier? De toutes les façons, déjà en rencontrant Mohamed Tahar, son jeune futur mari, elle n´avait aucune idée sur ce qui allait lui arriver en 2008. Son verdict prononcé par défaut voulait signifier qu´elle n´avait reçu aucune convocation de la part de la justice. Ni par le parquet, ni le juge d´instruction et encore moins par la juge du siège en 2001. Il a suffi que le mandat d´arrêt soit lancé avec beaucoup de retard que Dounia soit interpellée à l´aéroport Houari-Boumediene d´Alger en partance sur l´ex-Cirta, pour que tout soit su. Evidemment, cette bombe allait jeter un froid entre elle et Mohamed Tahar, l´époux et l´inquiétude du côté de la fille de Dounia, une Dounia qui aura souffert le martyre pour avoir accepté un souper chez la future belle-mère qui s´est avérée être une dame à histoires car comment traîner une jeune fille devant la justice alors qu´aucune preuve ni témoins n´existent. Et même Tidjani ne pourra répondre.