Hamid et ses deux copains dérapent en 2006 et commettent deux délits. Seul Hamid est devant les juges! Juste après avoir pris acte du dernier mot prononcé par le prévenu d´homicide involontaire qui aura été d´entendre Amar S. réclamer l´indulgence de la chambre correctionnelle d´Alger. Brahim Kharabi, le président vaillamment entouré de la gracieuse Fazia Aït Mesbah et le non moins attentif Mehdi Kouchih, appela Hamid Bentoumi, quarante-cinq ans, père de quatre enfants et détenu dans une affaire dans laquelle sont mouillés avec lui deux gus en fuite et que le tribunal avait condamnés par défaut en... 2007 à trois ans ferme appuyés d´un mandat d´arrêt pour des faits graves qui s´étaient déroulés en 2006. Hamid, lui, avait purgé-vidé le mandat d´arrêt en 2010 et par défaut ne lui avait pas plu alors il a dû se rendre à l´évidence et se mettre à la disposition de la justice. A Bab El Oued, la présidente n´y alla pas de main morte avec lui et lui infligea un an ferme pour conduite en état d´ivresse (0,74 g), alors que la loi (réactualisée) n´admet que 0,20g! Et ce n´est pas fini! Un autre délit plus grave leur avait été collé par le parquet à la suite d´un hideux comportement que la morale et la loi réprouvent. Au restaurant, ils s´empiffrèrent et quittèrent les lieux sans s´acquitter de l´addition comptant peut-être sur Bacchus pour régulariser le patron qui n´allait tout de même pas prendre le maquis pour se faire payer. Il prit le chemin le plus court, le plus réel, le plus «payant»: il déposa plainte en signalant l´état d´ivresse manifeste de ces mauvais non-payeurs de bouffe. Alors, ce jeudi, devant la composition correctionnelle et flanqué de la charmante avocate d´El Harrach, Maître Farida Siad Djellad, Hamid allait se mettre à table devant ce vieux briscard de Kharabi qui adore, à son âge, que les prévenus ne le malmènent pas. Alors, il va être si attentif tout comme ses deux conseillers en «or» que Hamid va cracher le morceau, donnant des idées à son défenseur qui va, vingt minutes plus tard, se couper en quatre pour amadouer les trois juges, mais pas le terrible Nasseredine Rebaï qui ne vient jamais à l´audience sans ses codes. Le procureur général qui aime bien s´apitoyer sur le sort d´une victime, mais jamais sur celui de prévenus égarés, ayant brûlé une ligne continue, escroqué ou pire, s´étant saoulés jusqu´à être inconscients et s´oublier là où ils se trouvent. Il demande l´aggravation de la peine. Bien dans sa peau, le teint prenant la forme de belle journée du début mars 2010, Maître Djellad-Siad plaide la personnalité de son client: «Voilà, monsieur le président, le résultat des problèmes à la maison. Voilà, Monsieur le président, les quotidiens difficiles qui sont capables de pousser les pères de famille dans les bars ou des recoins tenir compagnie à Bacchus, croyant éviter de délicates situations, s´est écriée l´avocate qui allait à dessein, éviter d´évoquer les deux autres larrons en fuite. Maître Hassiba Sekkak et Maître Attoui suivent religieusement la plaidoirie alors que Maître Mohammed Djediat, légendaire avocat solidaire de la corporation acquiesçait de la tête comme pour signifier son accord avec sa consoeur qui allait enfin demander l´indulgence de la cour pour que ce père de famille retrouve les siens après avoir commis deux délits il y a de cela cinq années judiciaires. Lorsqu´on vous disait que la justice a le bras long... Et Kharabi de mettre en examen sous huitaine le verdict, histoire de donner à Hamid huit nuits encore pour méditer son avenir pour au moins éviter l´alcool et son chapelet d´ennuis. Maître Djellad, elle paradait dans la salle des...pas perdus.»