Avoir sur soi des documents officiels vierges, peut devenir un délit si l´auteur panique devant les policiers... Il y a des jours comme ça où des avocats se lèvent prêts à casser la bara-que. Cependant, il est comique que le premier «ennemi» de l´avocat est le...justiciable! Alors tant qu´on y est, allons-y! Condamné en première instance pour faux et usage de faux, un inculpé, inculte citoyen, qui a toujours nié habiter sur les lieux, a décidé de faire appel en tout en piétinant les plates-bandes de....son avocat, ce rusé Maître Djediat, à qui on ne la fait jamais, car il a deviné que le détenu n´a pas fini de paniquer depuis son interpellation... «Mais, malheureux, depuis que vous soutenez que vous n´êtes pas concerné par cette affaire, pourquoi donc vous vous mêlez du dossier?», s´est écrié le défenseur qui s´aperçoit que son client ne tient pas en place. Entre les débats devant le tribunal et ceux à venir devant la chambre pénale, Youssef R. ne savait sur quel pied danser. Il pensait même revenir sur ses premières déclarations. «Qu´y a-t-il, Monsieur, vous n´allez tout de même pas revenir sur votre position première?» dit anxieux le conseil. Maître M´hammed Djediat. «Non, Maître, mais j´ai l´art de me créer des problèmes...», dit le gosse qui avait trinqué devant le tribunal en niant l´évidence, car les faits relevant de l´article 2...du Code pénal évoquant le faux et l´usage de faux «puni de...». Cela, Maître Djediat le savait. Il est tout aussi vrai que le prévenu avait refusé l´assistance d´un avocat face à la première instance. C´est le verdict qui va le pousser, avec l´aide de détenus «chevronnés», à faire appel à la raison et à penser prendre sérieusement un conseil. Toutes les procédures à déployer par le défenseur suite à la déclaration de ce Abdelghafour. W, qui avait reconnu qu´il était né pour se «créer» des problèmes, avaient été prévues. La stratégie de Maître Mohammed Djediat, qui va réfléchir en véritable «pro» des juridictions, était basée sur le fait de poser des questions à la barre face au fameux trio de la quatrième chambre correctionnelle d´Alger, des questions dont les réponses allaient édifier la composition devant décider du sort de ce détenu qui n´a, en fait, jamais franchi le «Rubicon» et donc, le seul fait de posséder sur soi, des documents vierges, faut-il le préciser, ce qui n´a jamais été évoqué à la barre face au tribunal, ne constitue nullement un délit. Mais la panique aidant, l´inculpé, au moment des faits, s´est confondu tout seul, sans avoir touché au certificat de scolarité. Et c´est là que le conseil va agir. Maître Djediat va alors sortir de sa gibecière un truc et c´est tout dire... En effet, le défenseur de Lumumba va aller sur le mur en «cuisinant» allègrement son client, lequel, affection oblige, avait «avoué» pudiquement qu´il était effectivement coupable de délit et que...que...Le reste fut vite saisi par le sympathique avocat qui s´en ira par-devant ce terrible Boualem Bekri, plaider les circonstances atténuantes. Le président de la quatrième chambre prendra d´ailleurs, au vol les propos de Maître Djediat, considérant somme toute que le faux est exécuté sur un certificat de scolarité vierge non signé par le chef d´établissement. D´ailleurs, la peine de prison infligée par le tribunal était allée sur un tout petit sursis, arrachant un gros sourire à Maîre Mohammed Djediat. Chapeau, prévenu et chapeau au défenseur...