Plusieurs APC se sont lancées dans une campagne de démolition de l'habitat précaire, une opération qui n'a pas fait que des heureux puisque, pour certains citoyens, elle cache une certaine volonté des élus de dégager des assiettes foncières susceptibles de faire à l'avenir l'objet de convoitises. Dernièrement, à Oran-Est, une vingtaine de baraques ont été démolies et leurs occupants affectés vers Hai Es-Sabah qui est devenu un quartier fourre-tout de la capitale de l'Ouest. Ces habitants, qui se disent lésés par cette opération, ont rué dans les brancards allant jusqu'à accuser l'APC d'Oran de recourir à la politique de deux poids, deux mesures dans le traitement de cette opération (la résorption de l'habitat précaire, Ndlr). A Sidi El-Bachir, la décision de démolir plus de 1500 constructions illicites a été prise par les autorités locales qui ont décidé de récupérer des assiettes foncières sur lesquelles s'étaient installés des indus occupants. Pour l'heure, 280 bâtisses ont été démolies et leurs occupants sommés de quitter les lieux. Mais l'intrigant dans cette affaire est que les terres sur lesquelles ont poussé comme des champignons des baraques de fortune sont en fait la propriété inaliénable de l'Etat puisque faisant partie d'une exploitation agricole collective (EAC). La majorité des indus occupants de Sidi El- Bachir a acquis des parcelles de terrain auprès d'un des attributaires de cette exploitation. Ce dernier entamera le morcellement des terres de cette EAC dès 1999 et se lancera dans une vente illicite sans que les autorités compétentes bougent le petit doigt. Un habitant nous montrera, pour justifier de sa bonne foi, un document établi auprès d'un écrivain public et scellant la transaction qu'il avait réalisée avec l'exploitant. «J'ai acheté, en 1999, un lot de 120 m2 pour la somme de 65.000 DA. L'achat a été légalisé par un document de désistement établi par un écrivain public. Les autorités locales, au courant de cette affaire, n'ont rien fait pour faire cesser ces ventes illégales effectuées par l'exploitant qui agissait au vu et au su de tout le monde», dira un citoyen. Les autorités locales imputent la faute à l'ancienne Assemblée communale qui n'a rien fait pour rétablir l'autorité de l'Etat. «Elle a laissé faire et aujourd'hui on se retrouve avec un lourd dossier à gérer nous», dira un élu de Bir El-Djir qui soutient que «l'opération de démolition des constructions illicites se poursuivra comme prévu jusqu'à l'éradication des 1500 constructions recensées». A Cheklaoua, depuis la démolition des baraques de l'ancien camp américain, des forces occultes ont commencé à bouger pour faire main basse sur l'assiette foncière dégagée. Plusieurs spéculateurs ont commencé à bouger pour tenter de trouver la faille (sur le plan légal) pour s'approprier les deux hectares sur lesquels était érigé le bidonville, une assiette foncière qui vaut son pesant d'or, selon certaines sources.