«Les chiens aboient, la caravane passe» Adage français L´Egypte pharaonique a laissé ses artistes aboyer sur les télévisions satellitaires contre l´Algérie. Nous sommes habitués à ce genre de comportements de la part des Egyptiens qui ne supportent pas notre double culture arabo-occidentale. Vendredi soir, la cérémonie de clôture du Festival du Caire s´est transformée en véritable tribunal nazi contre l´Algérie. Les artistes égyptiens se sont succédé à la tribune en injuriant de tous les mots les Algériens et leur historique cinéma. La plus grande déception est venue de Yousra, celle qui a été accueillie comme la reine Cléopâtre au dernier Festival du film arabe d´Oran. Yousra s´est montrée ingrate, nulle et basse. Connue pour ses rôles de femme légère au cinéma, elle s´est mise réellement à nu, en dévoilant son véritable visage. Ses insultes contre les Algériens s´ajoutent à l´annonce de Issaâd Younès, président de l´Union du cinéma égyptien de boycotter les festivals et manifestations cinématographiques algériens. Pour qui se prend-elle? Quelle renommée a-t-elle en dehors des frontières égyptiennes? Les artistes égyptiens sont inconnus en Europe. Pour preuve, Yousra, invitée récemment au Festival indépendant de Bruxelles, a obligé la communauté marocaine de Bruxelles à se mobiliser pour remplir la salle lors de la soirée consacrée en son honneur. Pour répondre à Yousra, on lui dira que l´Algérie n´est pas seulement supérieure en football, mais aussi dans le cinéma, puisque, pour sa gouverne, l´Algérie possède de loin, plus de prix internationaux que l´Egypte. Lion d´Or à Venise en 1966 pour La Bataille d´Alger, alors que l´Egypte n´a jamais été sélectionnée dans un Festival international. Prix de la première oeuvre en 1966 pour Le Vent des Aurès à Cannes, alors que l´Algérie n´était indépendante que depuis quatre années, et que l´Egypte n´avait jamais décroché un prix international. Plus tard, d´autres films comme Le Charbonnier de Bouamari, Omar Gatlato de Merzak Allouache, ou encore Nahla de Farouk Beloufa, s´illustrent. Ne parlons pas de la Palme d´Or décrochée par Lakhdar Hamina en 1975, qui n´a pas été digérée par les Egyptiens durant plus de 30 ans, obligeant le lobby franco-libanais, très puissant en France, à décerner un Prix à Youssef Chahine, Libanais d´origine chrétienne, pour l´ensemble de sa carrière, à l´occasion du 50e anniversaire du Festival de Cannes. C´est même Isabelle Adjani, une Franco-Algérienne qui lui décerna le Prix sous les applaudissements de Mohamed Lakhdar Hamina. Mme Yousra, pour votre information, l´Algérie a remporté grâce à la coproduction deux Oscars: avec Z et le Bal. Et l´Algérie a été nominée trois fois aux Oscars, deux fois avec Bouchareb et une fois avec Hamina. Alors que l´Egypte n´a jamais été nominée aux Oscars, même pas avec Chahine. Lakhdar Hamina a été nominé quatre fois au Festival de Cannes entre 1966 et 1986, alors que Chahine, seulement deux fois, grâce à l´intervention de son producteur français Humbert Balsan. En déclarant que le cinéma algérien avait besoin de l´Egypte pour exister, Yousra oublie que c´est l´Algérie qui aida financièrement et techniquement Chahine à réaliser ses films Le Moineau et Le retour de l´Enfant prodigue quand le président Sadate menait d´une main de fer l´Egypte. Alors qui a besoin de l´autre? Quel est le cinéaste égyptien qui a remporté plus de prix que Lyès Salem ou Yamina Chouikh...durant cette dernière décennie? Aucun! Les Egyptiens ne sont présents que dans les festivals arabes et encore! [email protected]