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Abus de confiance? Voire...
Publié dans L'Expression le 29 - 04 - 2010

La police de l´audience appartient au seul tribunal. Toutes les autres parties sont égales devant la loi.
Le procès scié en deux: un avocat victime, sa secrétaire inculpée d´abus de confiance. De nombreux incidents ont marqué les deux jours des débats. Maître Dehidah, une des avocates de la victime avait lancé le premier pavé dans la mare. Maître Lakhlef allume la mèche en tenant tête à toute tentative d´atteinte à la défense. «Rendez-vous le 2 mai 2010», dira alors le jeune juge de Bir Mourad Raïs (cour d´Alger) après avoir éteint le début d´incendie qui avait commencé par un truc bizarre. On appelle les parties à la barre. Seule la victime, l´avocat qui poursuivit sa secrétaire pour vol du cachet du cabinet. Une inculpée absente alors que son défenseur était assis en robe noire aux côtés du père de l´inculpée. Cette manière cavalière de faire de Maître Kamel Maâmar était raisonnable du fait que la loi empêche un avocat de s´avancer si son client est absent. Les débats ont commencé.
Les questions fusent du tribunal. Naïma Amirat, la procureure met son grain de sel. Elle posera deux questions et fera deux remarques autour du carnet qui servait de bouillon dans l´imitation de la signature de la victime. «Vu mes nombreux déplacements hors d´Alger, j´ai toujours laissé un cachet pour le cabinet en cas d´urgence. Or, une fois partie en congé, l´inculpée n´avait pas le droit de faire sortir le cachet hors du tiroir, du bureau et du cabinet. Voilà où se situe l´abus de confiance», avait dit avec beaucoup d´excitation la victime. C´était là la première partie du procès...
Et une trentaine de minutes plus tard, Ouahiba.B, l´inculpée entre et se place en face du juge. Elle se présente. Le juge lui demande si elle a un défenseur. Elle répond «oui, le voilà» dit-elle avec beaucoup de calme. Maître Kamel Maâmar de Tizi se lève et s´avance vers sa cliente que le juge prend vingt secondes pour l´épouse de...l´avocat-victime: «Non, épouse Touati, monsieur le président», rectifie vite l´inculpée. Nous étions entrés dans la seconde partie des débats. L´excitation était à son comble. Surtout du côté du duo de défenseurs de la victime qui n´ont pas supporté la façon de faire de la procureure.
Le juge joue la transparence. Il dialogue franchement avec Maître Chérif Lakhlef qui avait soulevé l´immunité de l´avocat, la protection des droits de l´avocat dont le cachet demeure le principal outil d´exercer la profession. «Ce qui m´importe, Monsieur le président, moi représentant le bâtonnat d´Alger c´est qu´il se constitue partie civile dans ce grave dossier!», s´était exclamé le conseil, membre du bâtonnat d´Alger. Le président avait écouté ce qu´avait ajouté le défenseur qui avait étalé la preuve du délit d´abus de confiance vu que l´inculpée s´était présentée au bâtonnat pour restituer ledit cachet. Et alors que le juge tentait de calmer Maître Ouahiba Dehidah, qui n´avait pas avalé la couleuvre née de la demande du président de la section correctionnelle, demande adressée à la représentante du ministère public laquelle avait renvoyé la balle au tribunal en lui laissant le soin d´apprécier l´autre demande, en l´occurrence la convocation du témoin-clé de ce dossier. Et puis, boum! C´est l´incident! Maître Dehidah va pousser le président dans ses derniers retranchements mais beaucoup plus que cela: juste après que le juge eut pris la décision de convoquer Maître Fouad Ghlamallah, le fameux témoin pour le 2 mai 2010. Maître Dehidah avait pensé haut: «On a l´impression de débuter dans la profession.» Et Amirat, la parquetiètre de balancer: «Sans commentaire!». Allez maintenant retenir Maître Dehidah qui allait enfourcher un étalon noir et partir pour un ultime assaut dévastateur pour tout parquetier ou parquetière: «Madame, je me suis adressée au tribunal!», rétorque le conseil et la procureure de balancer: «Je suis partie privilégiée» (sous-entendu que le parquet détient l´opportunité des poursuites). L´avocate ne lâchera pas prise: «La défense aussi est privilégiée. Ça suffit. Je ne peux plus supporter ce piétinement des droits de défense.» C´était trop. Le président lève l´audience et invite l´avocate, la procureure et le représentant du Conseil de l´ordre, Maître Lakhlef dans son bureau où une franche explication eut lieu, un débat que nous n´avions pas pu suivre, huis clos oblige. A la sortie, les deux avocats étaient détendus, souriants, ce qui était visiblement le signe que la discussion avec le juge avait encore une fois permis aux avocats de mettre en valeur les droits du justiciable quels qu´ils soient. Alors, rendez-vous le 2 mai 2010 pour une audience comme nous les aimons: transparentes, dignes et surtout sans arrière-pensée.


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