«Le but ce n´est pas de faire du cinéma, mais son cinéma.» Albert Dupontel Quel avenir pour la chaîne d´information France 24? C´est la question que se posent aujourd´hui de nombreux observateurs. La chaîne de télévision initiée par l´ancien président Jacques Chirac, et lancée dans la douleur, et qui a été intégrée à l´Audiovisuel extérieur de la France (AEF), qui regroupe aussi Radio France internationale et Canal France international, vit ses moments très difficiles. Selon certaines sources, la chaîne a un déficit important dans ses finances qui se situerait entre 5 et 10 millions d´euros. Sa politique médiatique dans le Maghreb est plus que jamais menacée. Lancée dans le but de concurrencer Al Jazeera ou CNN, la chaîne française d´information en continu a totalement échoué dans sa mission et reste boudée par les téléspectateurs maghrébins. Emettant en arabe et français au Maghreb, France 24 n´a jamais pu s´imposer sur le plan médiatique et elle est même détrônée par des chaînes 100% inférieures à son budget comme la chaîne d´information marocaine Medi1Sat. La chaîne n´arrive pas à capter l´intérêt des téléspectateurs du Maghreb et n´arrive pas à percer dans les mesures d´audience TV des sondages établies au Maroc, en Algérie et en Tunisie. D´ailleurs, les officiels de ces pays ne lui accordent pas d´importance et préfèrent communiquer sur d´autres télévisions comme Al Jazeera ou Medi1 Sat. Les raisons de cet échec sont multiples: manque d´intervenants importants, absence de scoop, des reportages en décalage avec l´actualité, manque de reporters à travers le monde et la majorité se limite à des appels téléphoniques et surtout manque de réactivité dans la couverture de certains événements importants dans la zone géographique. La chaîne est beaucoup plus présente ces derniers temps à la une de la presse par les querelles internes entre le P-DG, Alain de Pouzilhac et la directrice déléguée, Christine Ockrent, qui reste protégée par son statut de femme du ministre des Affaires étrangères, principal actionnaire dans la chaîne. Sa nomination, en février 2008 à la tête de l´AEF (l´Audiovisuel extérieur de la France) sème toujours le trouble. Le licenciement de certains cadres de la chaîne a définitivement installé la crise. Il y a eu d´abord le licenciement de Grégoire Deniau, directeur de la rédaction, et la mise à pied de Bertrand Coq, rédacteur en chef. Puis la goutte qui a fait déborder le vase: quand M. de Pouzilhac licencie Vincent Giret, directeur de la rédaction, proche de Mme Ockrent, pour répondre au licenciement d´Albert Ripamonti, directeur adjoint de la rédaction, (proche d´Alain de Pouzilhac), la situation interne de la chaîne est devenue insoutenable et la crainte d´un plan de départ fait son chemin. La polémique risque d´enfler au sujet des salaires alloués à M. de Pouzilhac et Mme Ockrent, qui toucheraient 300.000 euros par an chacun, surtout qu´on a annoncé une grève hier pour mettre fin au départ de plusieurs dizaines de journalistes et cadres de l´entreprise. [email protected]