«La communication d´aujourd´hui sort des tripes, pas des neurones.» Jacques Séguéla - "Extrait d´une émission sur Canal - 7 février 2006" Canal+ s´inquiète sérieusement du piratage de son réseau numérique dans les régions du Maghreb et de l´Afrique. Un piratage qui a contribué à l´arrêt de l´aventure de Canal+ Maghreb et qui a fait reculer la mise en Bourse des actions du groupe de la chaîne cryptée. Le groupe de médias français avait décidé en juillet 2010 d´introduire en Bourse les 20% qu´il détient dans la chaîne cryptée après l´échec de discussions, sur une cession de ses parts, avec l´autre actionnaire de Canal+, Vivendi qui en détient 80%. Vivendi aurait, à cette occasion, proposé de racheter les 20% de la chaîne cryptée pour moins d´un milliard d´euros. Les analystes prédisaient que Lagardère pourrait trouver à la dernière minute un accord avec Vivendi pour lui vendre sa participation, un scénario qu´Arnaud Lagardère avait énergiquement démenti la semaine dernière lors de la publication des résultats annuels du groupe. Selon les responsables de la chaîne, la seule chose qui a fait changer d´avis les actionnaires de mettre en Bourse Canal+, c´est la situation internationale et la catastrophe au Japon. C´est à partir d´Abou Dhabi que Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi, a déclaré que son groupe n´avait pas besoin de détenir 100% de Canal+, alors que Lagardère compte introduire en Bourse les 20% qu´il détient dans la chaîne de télévision payante. Vivendi souhaite à terme pouvoir contrôler la totalité de sa filiale, dont il détient 80%, mais le patron du groupe de médias a indiqué que le processus d´entrée en Bourse de la chaîne cryptée suivait son cours, faute de s´être entendu sur le prix avec Lagardère. Selon certaines sources, les deux parties sont éloignées sur le prix de cette cession, alors que les discussions n´en sont encore qu´à leurs débuts. Mais de nouveaux éléments sont entrés en jeu: les services de rattrapage. Comme chaque année et conformément aux accords signés entre Canal+ et les organisations du cinéma, le groupe de télévision cryptée a envoyé à ces dernières le décompte des utilisations par leurs abonnés de son service de télévision de rattrapage. Décompte d´autant plus important que c´est sur cette base qu´est ensuite calculée la rémunération complémentaire des ayants droit des films de cinéma. En 2011, 19% des abonnés de Canal+ devraient utiliser ces services soit 780.000 abonnés, contre 15% précédem-ment. La faiblesse de ce chiffre s´explique aisément. En effet, pour bénéficier de ce type de service enrichi, les abonnés de Canal+ doivent passer par l´Adsl (un peu plus de 500.000 abonnés) ou être les heureux détenteurs du fameux Cube (autour de 200.000 abonnés), le décodeur high tech et purement design de Canal+. Une technologie qui ne stoppe pas le piratage, puisque des décodeurs se vendant à 5000 DA, sont en train de décrypter facilement les programmes de la chaîne cryptée. [email protected]