«Il est absurde de penser que le numéro deux du groupe fait de l´espionnage» Christine Ockrent dans Les Echos Depuis le départ de son mari des Affaires étrangères, les jours de la déléguée générale de France 24, Christine Ockrent, sont comptés. Les salariés viennent de voter la semaine dernière une motion de défiance à l´encontre de la directrice générale déléguée. Ils se sont exprimés en masse, puisque le vote de confiance aux dirigeants de France 24 confrontée à une crise sans précédent dans l´audiovisuel public, a réuni 307 votants sur environ 550 salariés. Les salariés de France 24 ont expimé leur défiance à Christine Ockrent à 85%, tandis que seuls 3,26% lui accordaient leur confiance. De son côté, Alain de Pouzilhac a la confiance des salariés à 54,7% tandis que 21% la lui refusent. Le taux d´abstention concernant Christine Ockrent s´élève à 10,75% et à 23,45% pour Alain de Pouzilhac. Ce vote éclate surtout après l´affaire d´espionnage de l´AEF (Audiovisuel extérieur de la France) révélée par Le Point.fr et qui met en cause la déléguée générale de France 24. Le rapport d´expertise réalisé par le cabinet Forensic & Legal Services à la demande de l´Audiovisuel extérieur de la France a prouvé que des données financières et des dossiers personnels de la holding qui regroupe RFI et France 24 ont été piratés sur plusieurs années. Dans son enquête, le cabinet d´experts a pu déterminer l´identité de ceux par qui ont transité les documents. Un constat qui a donné lieu à la mise à pied de Candice Marchal, l´une des collaboratrices de Christine Ockrent à France 24. Cette affaire a éclaboussé Christine Ockrent, qui venait de rétablir les ponts entre elle et le directeur de l´ADF, Alain de Pouzilhac, pensant que la guerre des chefs était finie. Mais au lendemain du départ de Bernard Kouchner du Quai d´Orsay, sa compagne se sentait menacée. Mais toujours forte de caractère et jamais défaitiste, Mme Okcrent, n´a pas jeté l´éponge comme le souhaitaient ses adversaires. La directrice générale déléguée de France 24 a même annoncé sur France Info ne pas avoir l´intention de démissionner de son poste et poussant ses responsables à la faute du limogeage qui souffle plus comme un règlement de compte que comme une mise à l´écart. Elle avait même estimé que ce ne sont pas des assemblées générales qui déterminent la vie de l´entreprise ni la nomination ou la destitution des dirigeants, mettant hors jeu le vote de l´intersyndicale qui entend, pour sa part, demander audience au Premier ministre, pour mettre un terme au pouvoir de la reine Ockrent. Certains spécialistes de l´audiovisuel ont même fait le rapport entre ce qui se passe en Côte d´Ivoire et sur France 24, puisque malgré son exclusion par vote, Christine Ockrent ne compte pas lâcher prise. Entre-temps, cette affaire dérange énormément le Parlement qui, chaque année, vote les budgets de l´audiovisuel public et qui a été très impliqué dans la création de France 24, s´inquiète. La commission culturelle de l´Assemblée nationale entend se saisir du dossier. Mi-décembre, elle devrait décider de nommer soit un groupe de travail, soit une commission d´information sur l´audiovisuel extérieur de la France. Elle souhaite se pencher sur son fonctionnement, mais aussi sur son budget non négligeable puisqu´au total ce dernier tourne autour de 315 millions d´euros, ainsi que sur la distribution de ses chaînes jugée insuffisante par certains parlementaires. [email protected]