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Les plaies sont toujours béantes
DELLYS, UNE SEMAINE APRES LE DRAME
Publié dans L'Expression le 31 - 05 - 2003

«Ecrivez que les appartements de la cité 50 Logements ont été réceptionnés la semaine dernière.»
A Dellys, la mort rôde toujours. Le choc du séisme a pulvérisé les quartiers de La Casbah, la Nouvelle-Ville et Takdempt, notamment. Ainsi, qu'une bonne partie du centre-ville. La panique qui se réveille au rythme effréné des répliques a cédé la place à la consternation et à la colère et parfois à la résignation devant la fatalité. Ici, la précarité des habitations et l'irresponsabilité des autorités ont fait le lit de 174 morts et près de 2000 blessés. «Tous coupables», crient douloureusement les habitants de la coquette cité balnéaire.
«Ecrivez que les appartements de la cité des 50 Logements ont été réceptionnés la semaine dernière. Les entrepreneurs sont des criminels. Les contrats de construction sont obtenus par le versement de pots-de-vin», attestent-ils.
En effet, dans cette cité nouvellement construite et qui fait face au port, les immeubles sont tombés comme des châteaux de cartes. Soixante personnes dont une trentaine qui célébraient un mariage ont péri. D'autres, estimés par les bilans-rumeurs à 70, restent toujours ensevelis sous les décombres. Hier, dans ce qui fut jadis la cité des 50 Logements, le spectacle étaient empreint de désolation et de tristesse.
L'odeur fétide des corps en décomposition rend l'air irrespirable. Au milieu du décor apocalyptique fait de tonnes de béton et de gravats amoncelés ainsi que de débris de meubles écrasés, les éléments de la Protection civile, les volontaires, les militaires et les quelques secouristes étrangers fouillent sans trop de conviction les montagnes de décombres. Les chances de dégager des survivants s'amenuisent au fil des jours et des heures. Seuls les lambeaux de chair et des cada- vres affreusement mutilés sont retirés. Un périmètre de sécurité est improvisé. On nous souffle à l'oreille que l'entrée en action des engins du génie militaire pour déblayer les ruines est imminente. D'ailleurs, les Poclain, les bulldozers et des camions porte-chars sont là et n'attendent que le feu vert pour couper court au menu espoir des familles des disparus.
Au centre-ville, la vie continue malgré l'atrocité du drame qui avait tout emporté. Quelques commerces sont ouverts comme pour braver la peur. Les clients sont rares. La population tout entière vit grâce aux dons émanant des citoyens, notamment ceux de Tizi Ouzou. «Nous tenons à remercier et à rendre hommage à nos frères kabyles. Ils étaient les premiers à venir à notre chevet et à partager notre douleur», nous déclare un vieux, rencontré près de la placette Tala Oualdoune.
Les villas et les habitations qui longent l'artère principale ont toutes subi les coups des terribles secousses et de ses interminables répliques. Les toitures béantes, les murs fissurés et les balcons détachés témoignent de l'atroce tragédie. Les familles sinistrées, qui se comptent par centaines, sont recasées au stade municipal, à la salle omnisports, sur l'espace du marché hebdomadaire ainsi que dans les établissements scolaires. Les éléments de la Bmpj veillent sur ces camps de toile. Leur mission: empêcher l'acheminement direct des dons des citoyens. En effet, à présent, les dons doivent transiter par le seul canal autorisé qu'est le Croissant-Rouge algérien (CRA). Les responsables des centres d'accueil s'efforcent de rendre le «séjour» de ces familles moins contraignant. Mais leur dévouement est souvent contrarié par les nom- breux manques, notamment en ce qui concerne les tentes. Cela dit, on nous confiera que dans ces camps, des islamistes proches du MSP tentent de récupérer la détresse de ces gens. Notre interlocuteur nous apprendra qu'ils ont fait main basse sur la réception et la distribution des dons. Par ailleurs, les familles sinistrées nous disent qu'elles sont toujours livrées à elles-mêmes depuis le mercredi fatidique, jour où leur vie a basculé. Elles affirment que hormis quelques officiers supérieurs de l'ANP, aucun autre officiel n'est venu les réconforter par le verbe ou le geste. «Nous sommes oubliés. Les autorités ont focalisé tout leur intérêt sur les villes visitées par les caméras, on a trop parlé de Boumerdès, Réghaïa et Zemmouri, mais jamais de Dellys, Sidi Daoud et Afir. Il faut savoir que le village d'Afir vit sa douleur à huis clos», nous lancera une dame d'un certain âge, sortie d'une tente estampillée ANP au stade municipal. A la polyclinique, les équipes médicales n'ont plus à présent la même tâche de travail monstrueuse que lors des quatre premiers jours qui ont suivi la catastrophe. Le flux de blessés et les médecins ainsi que les infirmiers sont tournés vers la prise en charge psychologique des enfants blessés. Un employé rencontré dans les couloirs de l'infirmerie nous apprendra qu'il avait été agressé parce qu'il avait osé dénoncer un détournement de produits pharmaceutiques et de denrées alimentaires par un médecin. Dans tout ce flou et cette anarchie engendrés par le séisme meurtrier de mercredi dernier, la population de Dellys crie sa détresse et interpelle les autorités pour qu'elles daignent se déplacer sur les lieux afin de constater leur insondable souffrance.


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