Le Chef du gouvernement lance «une invitation fraternelle au mouvement des ârchs pour venir dialoguer autour de la plate-forme d'El-Kseur». Le Chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, a présenté hier après-midi son projet de programme aux députés de la nation. «C'est un programme identique à celui que vous avez adopté l'été dernier», a déclaré le Chef du gouvernement dans son discours adressé aux élus du peuple. Avant cela, M.Ouyahia a pris le soin de préciser que le changement qui a eu lieu à la tête du gouvernement est une «expérience unique». Trois raisons justifient, à ses yeux, le limogeage de Benflis. Il y a tout d'abord la Constitution qui consacre le régime présidentiel en Algérie, le poids des enjeux et des retards accumulés rendant le facteur temps d'une extrême importance et, enfin, le rendez-vous électoral de 2004 qui a amené à faire «éloigner le gouvernement de la logique transitoire». Du coup, le programme présenté par Ouyahia est la reproduction de celui proposé par son prédécesseur, M.Ali Benflis, auquel l'orateur a tenu à rendre un hommage appuyé. Abordant le programme soumis à l'appréciation des députés, M.Ouyahia a souligné qu'il s'articule autour de six grands axes prioritaires. Le premier axe concerne la consolidation de la sécurité au profit des personnes et des biens. Ensuite, il est question de l'avancée des trois grandes réformes initiées par le Président Abdelaziz Bouteflika. Le troisième volet est celui relatif à l'approfondissement des réformes économiques et à la relance du développement, tandis que le quatrième axe a trait à la satisfaction des besoins essentiels des populations à laquelle s'ajoute la promotion de l'effort de l'Etat sur le plan social (solidarité nationale). Le dernier axe cité par Ouyahia est celui relatif au dialogue social. Concernant le premier volet et qui touche évidemment la situation sécuritaire, l'orateur a lancé un appel «à plus de mobilisation et de vigilance pour accélérer l'éradication du terrorisme de notre territoire». Il a salué les victimes du terrorisme comme il a rendu un hommage à l'Armée nationale populaire (ANP), aux différents corps de sécurité et aux patriotes et autres gardes communaux pour leur combat contre le terrorisme. «Après la concorde civile, notre pays s'est donné un surcroît de motivation et de légitimité dans sa lutte nécessaire et implacable pour éliminer le terrorisme de notre sol national et pour préserver la Patrie contre ce fléau qui dépasse les frontières à travers le monde entier», a souligné M.Ahmed Ouyahia. «Nul ne peut ignorer les succès enregistrés dans la lutte contre le terrorisme à l'échelle nationale», a-t-il encore ajouté avant de relever le fait que les terroristes continuent à assassiner même en pleine catastrophe nationale. Pour justifier l'inscription du volet sécuritaire dans les priorités du gouvernement, Ouyahia dira que «nul ne peut ignorer que le réseau terroriste mondial est plus que jamais menaçant», relevant au passage les derniers attentats perpétrés dans certains pays. Le Chef du gouvernement a consacré également la crise de Kabylie pour dire qu'elle a «trop duré». «La question de l'heure est dans la paix civile d'abord au profit de la population de la région de Kabylie», dira-t-il avant de lancer, en accord avec le Président de la République, «une invitation fraternelle au mouvement des ârchs pour venir dialoguer autour de la plate-forme d'El-Kseur (...) auquel il reviendra de désigner lui-même ses représentants au dialogue». Enfin, le débat autour du projet du programme du gouvernement se déroulera pendant deux jours à partir d'aujourd'hui.