Même si le MRN donne l'air d'en avoir «gros sur le coeur», il n'en précise pas moins qu'il faut prendre correctement en charge les sinistrés avant d'exiger à chacun des comptes. Particulièrement affecté par la tragédie qui a frappé le pays mercredi 21 mai, le MRN a été un des partis à mener le plus d'actions tant au niveau institutionnel que sur le terrain. D'entrée de jeu, en réponse à une question sur les attaques du Président dans son dernier discours fait au niveau de la caserne des pompiers d'El-Hamiz, il balaie les accusations dont il avait été l'objet. Contredisant les analyses faites par de nombreux observateurs relatives aux attaques directement formulées par le Président à l'encontre des députés du mouvement El-Islah, ce dernier dément catégoriquement les faits, soulignant que «parmi les invités dans la caserne, tous triés sur le volet, un député a réussi à se glisser et à mettre le chef de l'Etat dans la gêne avec ses questions». Notre interlocuteur, qui ne précise pas la couleur politique de ce «trublion», rappelle que «le groupe parlementaire (de son parti) ne s'est pas contenté de poser une question orale au ministre de l'Intérieur». En effet, et comme le lui permet la Constitution, «et face à l'ampleur de ce drame, une interpellation du gouvernement a été également lancée», ce qui constitue le premier exemple du genre de toute l'histoire de l'Algérie pluraliste. Le mouvement de Djaballah n'exige rien moins qu'une «commission d'enquête nationale» afin de situer les responsabilités de chacun dans ce terrible drame. Le mouvement n'en précise pas moins qu'il «n'est pas dans ses intentions de régler des comptes avec qui que ce soit, mais il faudra bien situer les responsabilités exactes de chacun dans ce terrible drame afin de faire en sorte qu'il ne se reproduise plus, du moins pas avec cette intensité». Mais, pour ce parti, tout est question de priorité, le plus important étant de prendre en charge efficacement l'ensemble des sinistrés et de venir en aide aux enfants traumatisés à travers l'ensemble des institutions et ministères concernés. Le parti, en premier lieu, se déclare désolé pour les énormes pertes en vies humaines, présentant ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes et souhaitant que le Tout-Puissant les accueille en Son Vaste Paradis. Il met également en exergue l'énormité des pertes matérielles dont l'ampleur n'a toujours pas été établie avec exactitude. Fustigeant le communiqué du ministère de l'Intérieur interdisant la collecte de denrées en faveur des sinistrés alors que les pouvoirs publics ont accusé des retards énormes dans ce domaine, le Mouvement El-Islah souligne ironiquement que «le peuple entier s'est mobilisé ajoutant que «ce sont plutôt ceux qui ne font rien qu'il faudrait stigmatiser», s'indignant du fait que «même des ministres ont été empêchés de se solidariser» et que «les tentes reçues il y a de cela tout juste un peu plus d'une année seraient demeurées introuvables ce qui a ajouté à l'ampleur du drame». Le mouvement insiste sur une série de mesures d'urgence, dont la distribution de vivres suffisante pour tous, le relogement des citoyens, la fin des mégapoles dans des endroits à forte activité sismique et, plus important que tout, la moralisation de la vie publique afin que toutes ces mesures, déjà initiées à la suite du séisme de 80 d'El-Asnam, ne restent pas, elles aussi, lettre morte.