La chemise rouge pressée contre sa poitrine, Maître MohammedDéfendre un homme victime de menaces et de coups et blessures vaut le coup, Maître Djediat, lui, défend une mère de famille menacée et agressée... Djediat, lavocat de Saïda.F, 40 ans, ce 27 février 2011, attendait que laffaire de menaces et de coups et blessures à laide dune arme blanche, passe sous lautorité de Rabah Barik El Hadj, le président de la section correctionnelle du tribunal de Koléa (cour de Blida). Les faits de ce grave dossier mettent en conflit deux mères de familles coexistant tant bien que mal, par la faute de leurs intenables et turbulents rejetons. Saïda F. na que des filles, trois, et Zohra, 46 ans, couturière, cinq garçons! Cest dire le déséquilibre au niveau de la reproduction. Il ny a pas que cela. Lépoux de la cliente de Maître Djediat est un fonctionnaire à la wilaya, celui de Zohra est aussi fonctionnaire mais à la daïra! Notons là, aussi, le déséquilibre sur la situation sociale! Et si Zohra est couturière, Saïda.F. est enseignante. Et pour lanecdote, Saïda lenseignante est fille dune couturière alors que Zohra est fille unique dune maîtresse décole! Quelle coïncidence! Linculpée de menaces et de coups et blessures volontaires à laide dune arme blanche, en loccurrence, un manche à balai en plastique rouge ne veut pas dun avocat, et au juge, elle dit pourquoi, tout en regardant en direction de Malek Drissi, le procureur de laudience de dimanche, celle-là même consacrée aux détenus! Or, dans ce dossier, linculpée Zohra est sous contrôle judiciaire malgré la présence dun certificat médical de...jours darrêt de travail! Cest dire aussi si linculpée a frôlé lincarcération provisoire! Maître Djediat abordera plus tard cet aspect. «Que se passe-t-il donc au sein de notre société pour que de graves comportements vous mènent ici? La question mérite une réponse, inculpée», martèle demblée le président qui sadresse à linculpée, mais qui ne quitte pas des yeux la victime. «Cest elle qui ma f... une raclée et elle a couru se plaindre. Je croyais que cétait terminé au moment où les voisins étaient arrivés», répond, le front haut, la mère de famille affectée par les poursuites. Le président avertit toutes les parties que les voisins nont rien vu. Ils ne sont pas témoins. «Dès quils étaient arrivés sur le palier, lincident était clos. Donc, il ne faudra pas revenir là-dessus. Nous avons des déclarations contre dautres déclarations avec au milieu un arrêt de travail», marmonne calmement le président qui va vite être fixé sur les tenants et aboutissants de ce sale dossier. Il pose une bonne question: «Madame, votre voisine inculpée vous a menacée? Est-ce quil y a des témoins?» Saïda fronce les sourcils et les cils: «Oui, il y en a, mais ils ne veulent pas être mouillés. Le jour de la dispute, à chaud, Khalti Chérifa et aussi Tayeb mont informée quils avaient entendu Zohra me menacer.» «Et pourquoi ils ne lont pas fait?», insiste à dessein Hadj Barik qui savait, par expérience, que ces histoires de poursuites entre voisins faisaient perdre beaucoup plus de temps à la justice que de sadonner à des opérations de charme de réconciliation. Et il savait, dautant plus quen face, il y a ce renard gris davocat, Maître Djediat qui nest pas venu à Koléa parader ou jouer au paon. Sil a pris laffaire en main, cest quil a dû concocter une «soupe de famille à déguster entre gens de bonne famille!» Et dailleurs, devant le silence agaçant des deux femmes, le magistrat fait avec, invite Drissi à effectuer ses demandes, un an de prison ferme et ouvre les bras au plaideur de Patrice Lumumba qui va, dentrée de jeu, mettre à laise tout le monde en articulant de sa voix fluette, mais claire: «M.le président, il marrive rarement de prendre de tels dossiers. Quil sagisse dadultes et même dados passe mais des mères de famille. Jen ai la chair de poule.» Avant de flétrir de tels comportements qui ne relèvent nullement des traditions de cette belle contrée Douaouda-Chaïba-Koléa-Berbessa où lhospitalité a toujours existé dans un esprit de concorde, de dialogue et de beaucoup délégance, le procureur allait permettre à Maître Djediat de dire deux mots, juste de quoi appuyer le représentant du ministère public dans tout ce quil vient darticuler et ce, devant un jovial Hadj Rabah Barik qui allait saupoudrer le tout pour maintenir linculpée dans le suspense de ce que va être la sentence, en annonçant la mise en examen de laffaire. Maître Mohammed Djediat, lui, avait aussitôt quitte Koléa pour la ville des Roses afin de plaider devant la merveilleuse Fatiha Brahim qui continue son petit bonhomme de chemin...