il est bien clair qu'il ne fait qu'obéir à des ordres venus de derrière les coulisses. Les révélations faites par Abdelkader Hadjar, depuis quelques jours, à différents organes de presse montrent le système politique algérien dans toute sa hideur, dans toute sa laideur. En fait de stratégie, le bonhomme nous montre les petits calculs et les petites intrigues à la petite semaine pour se partager les miettes du gâteau du pouvoir, en se basant sur ce qu'en langage populaire on appelle le «ched-med», l'opportunisme le plus abject, l'aplaventrisme de bas étage, le donné pour un rendu. Ce qui est encore plus grotesque à la loupe grossissante des propos du sieur Hadjar, c'est sa prétention à se présenter comme le démiurge qui tire les ficelles de ce qui va se passer à l'intérieur du FLN, alors qu'il est bien clair qu'il ne fait qu'obéir à des ordres venus de derrière les coulisses. Ce bendir, qui est en train de le faire chauffer et de le faire résonner? Comment peut-on avoir l'outrecuidance de se vanter d'être un maître à penser alors qu'il est clair qu'on n'est qu'un exécutant des basses besognes, mais surtout d'avoir des protecteurs haut placés qui sont en train de brouiller les cartes en prévision de la présidentielle. Dans ce bras de fer, ce qui se dit n'est que la partie visible de l'iceberg. Ce qui est immergé doit être encore plus effrayant. Faut-il demander au sieur Hadjar de se taire, tant ce qu'il dit est ridicule? Non, et de toute façon, même si on le lui demandait il ne le ferait pas. Il a une partition à jouer et comme instrumentiste il la joue, en essayant d'interpréter au mieux les notes qui sont sur la portée, en respectant la mesure et en marquant les pauses et les silences. Quoi de plus grotesque que cet ambassadeur qui est obligé d'aller frapper à la porte de l'ambassade de France à Téhéran pour se faire traduire des instructions de la part de son ministre pour l'organisation des élections? Ne sait-il pas que la langue française est la langue de la diplomatie et qu'on ne peut décemment accepter un poste aussi prestigieux si on est un ignare? Mais avec M.Hadjar, le ridicule ne tue pas! Certains ont eu le culot de le comparer à Machiavel! Non mais...Les méthodes de Machiavel reposaient sur des principes, le premier étant celui de la raison d'Etat. Mais que connaît de l'Etat le sieur Hadjar, voué de la raison d'Etat, lui qui, en tant qu'ambassadeur tenu au devoir de réserve, a commencé par piétiner cette raison d'Etat? Un éléphant dans un magasin de porcelaine n'aurait pas mieux fait? Que fait-il pour défendre l'Algérie, une nation pour laquelle il y eut tant de sacrifices? Aujourd'hui, il veut nous faire croire qu'il est derrière la nomination de Ahmed Ouyahia au poste de Chef du gouvernement, derrière l'élimination de Mehri et l'écartement de Hamrouche, derrière le parachutage de Benflis à la tête du FLN. Avez-vous vu un perroquet aussi prétentieux, alors qu'il ne fait que répéter un disque qu'il a appris par coeur? Quant à «négocier» avec le général Toufik la composition du gouvernement, Hadjar jette deux pavés dans la mare en même temps. Le premier que ce sont les services de sécurité qui font et défont les gouvernements, le deuxième que lui, le sieur Hadjar, est dans les se-crets des dieux. On lui avait prêté quelque attention à l'époque du «coup d'Etat scientifique» contre Abdelhamid Mehri, mais à l'époque déjà il était clair que ceux qui avaient eu recours à ces méthodes ont eu besoin de quelqu'un qui avait lavé son visage avec de l'ortie, pour ne pas dire plus, puisqu'il fallait faire revenir le FLN dans le giron du pouvoir. Le comportement du sieur Hadjar rappelle celui de la mouche du coche. Ce sont les chevaux qui tirent la diligence, mais on lui fait croire que c'est elle qui a fait tout le travail. Le summum de la bêtise est atteint lorsqu'il déclare: «Nous sommes les véritables propriétaires du FLN depuis le départ de Mehri.» Donc le FLN n'est qu'un fonds de commerce. Ce parti n'a-t-il pas ses propres militants, ceux qui, dans l'anonymat le plus total, lui donnent vie et le projettent dans l'avenir? Mais M.Hadjar n'en est pas à une contradiction près.