L'Algérie ne doit être vue ni en blanc, écrasée de soleil, ni en noir, écrasée de douleurs. Elle est contrastée. En plus des expositions coutumières, la 36e édition de la FIA se démarque des précédentes par l'intense activité économique et culturelle qui l'entoure. En effet, un programme de ces activités a été arrêté par les organisateurs et touche à divers domaines. L'animation économique, en plus des deux matinées d'information animées par les quatre membres du gouvernement, des journées techniques «entreprises» ont été prévues à cette occasion. Des tables-rondes-débats entre exposants, spécialistes et experts autour des thèmes économiques d'actualité durant toute la durée de la Foire avec le concours de l'Entv, Canal Algérie et l'Enrs sont au menu. Cette troisième journée a été marquée par une conférence-débat sur la question de l'«investissement en Algérie». L'ouverture de cette conférence a été faite par MM.Frédéric Bunet et J.Dumasy, respectivement délégué du président, chargé des technologies de l'information et de la communication, Chambre de commerce et d'industrie de Paris, et mini- stre conseiller pour les affaires économiques et commerciales de l'ambassade de France. «Entre partenaires privilégiés, on attend sans doute de nous un comportement exemplaire. Certains, plus volontaires, ouvrent la voie. C'est le cas de Michelin et Castel qui prennent en charge à 100 % leurs investissements. D'autres s'associent avec le secteur privé. Danone, Yoplait sont de ces entreprises qui ont réussi. D'autres encore trouvent dans l'association avec le secteur public une fin en soi, c'est le cas notamment d'Aventis», dira J. Dumasy. Le deuxième point traité lors de cette conférence porte sur le «mode d'emploi dans l'investissement». M.Abdelmadjid Baghdali, directeur de l'Agence nationale du développement de l'investissement, invite le capital transnational et international à s'investir dans notre pays. «Notre pays est caractérisé par une stabilité macroéconomique, par une dimension assez vaste du marché, par la position de notre nation comme carrefour entre les continents et enfin, par les coûts modestes de la main-d'oeuvre», indiquera ce spécialiste. L'Algérie offre cette assiette rêvée par tous les pays car «elle ne fait aucune distinction entre investisseur national ou étranger et aucune région du vaste territoire n'est réservée», ajoute Baghdali. Ainsi notre pays reste un pays en voie de développement, plombé par trois décennies d'une économie centralisée et de longues années d'une guerre «civile». Les infrastructures demeurent insuffisantes que ce soit en matière de transport, de télécommunication, d'eau, d'habitat. La population a triplé depuis l'indépendance. Parmi les jeunes, il y a plus de chômeurs que de travailleurs. «Le secteur privé est, aujourd'hui, le seul à créer des richesses et de l'emploi», relèvera Dumasy...L'économie algérienne est représentée par 160.000 entreprises employeuses. Ce chiffre reste très faible par rapport à la population qui, elle a atteint les 30 millions. Pour absorber cette masse de force de travail, il faudrait 500.000 à 700.000 entreprises. Dans ce cadre, la PME est déterminante. De 1990 à 2002, la part du privé dans le secteur économique représente 73% de la valeur ajoutée créée. Il est très majoritaire par rapport au secteur public. Mais qui reconnaît le rôle du secteur privé et qui le favorise réellement? Ni la classe politique, ni le secteur bancaire, ni les syndicats, ni même la majorité de la population, les uns par excès de prudence devant «les maladies infantiles de ce capitalisme» naissant, les autres, par excès de conservatisme devant les risques de toute mutation, n'arrivent à transcender la question. Tous ces points interrogatifs ont trouvé certaines réponses restant à concrétiser. Ainsi, cette première rencontre a été le point de départ pour cerner de plus près, les mécanismes de développement pour tout pays «enclavé». L'Algérie, fin prête pour mettre un pas au sein de l'OMC a tout à gagner de ce genre de rencontres. Les relations économiques internationales évoluent avec les nouvelles technologies de production, mais aussi raffinent, au fil des jours, les mécanismes d'approche. Il est temps que notre pays sorte de l'ornière et brise le carcan pour asseoir le libéralisme.