La Banque de développement local est disposée à s'impliquer davantage dans le financement de projets d'investissement nationaux ou étrangers, c'est ce qu'a indiqué, hier en substance, Ammar Daoudi, P-DG de la BDL en marge de la 36e FIA. Ammar Daoudi s'exprimait ainsi en présence de Jacques Dumasy, ministre conseiller pour les affaires économiques et commerciales de l'ambassade de France, et Abdelmadjid Baghdadli, directeur de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi). Le P-DG de la BDL, qui a présenté l'institution qu'il dirige comme une «petite banque parmi les grandes et une grande banque parmi les petites», a fait savoir que dans le cadre de l'assainissement financier dont a fait l'objet la BDL en particulier et le système bancaire algérien en général, «les deux contraintes majeures qui entravaient la performance bancaire ont été levées, à savoir l'insuffisance des ressources et le fort taux de réescompte». «Notre banque enregistre des surliquidités alors que le taux de réescompte, qui était de 15 % en 1995, est passé à 4,5 en 2003. Les taux d'intérêt ont baissé, ramenés à 7 %, ils avoisinent ceux pratiqués dans les pays développés et sont meilleurs que ceux des voisins», a affirmé le conférencier. S'adressant à l'assistance composée essentiellement d'investisseurs nationaux et étrangers, Ammar Daoudi dira que sa banque est disposée à accorder des crédits à moyen terme pour peu que l'investisseur arrive à convaincre que son projet est sain et d'ajouter: «La bancarité s'apprécie sur la base d'études technico-économiques où le facteur humain doit être pris en compte.» Toutefois l'orateur précisera qu'au regard du statut juridique de la BDL «sont exclues les opérations de financement ayant trait entre autres à l'exploitation des matières premières et aux acquisitions de terrain» qui selon lui, relèvent de la compétence des banques d'affaires. Par ailleurs, invités à faire part de leur expérience d'entrepreneur en Algérie, nombre d'investisseurs ont soulevé le problème de l'indisponibilité des locaux et ont déploré les coûts élevés pratiqués dans le privé. Dans son intervention, Abdelmadjid Baghdadli, directeur de l'Andi, a expliqué que le problème des locaux découle du problème relatif à la gestion du foncier. «Nombre de bâtiments ayant appartenu aux entreprises dissoutes ont fini par être retrouvés sur le marché spéculatif» a-t-il dit. Abdelmadjid Baghdadli promet que l'année 2003 sera celle du règlement du foncier «qui empoisonne notre existence». Selon lui les pouvoirs publics s'attellent à mettre au point un dispositif d'accès au foncier public dont les règles seront définies en toute transparence. Mais il reconnaît qu'il y a un foncier privé «très cher» que seule la loi de l'offre et de la demande est plus à même de réguler. Enfin répondant à la remarque de Jacques Dumasy, lequel a relevé que l'article 95 de la loi de finances a suscité de l'émoi vu les restrictions qu'il impose sur les activités commerciales, Baghdadli a estimé que l'article en question était une «réaction épidermique à un certain nombre de problèmes» avant d'ajouter: «Le nouveau code du commerce, élaboré par le ministre Boukrouh, va automatiquement l'abroger.»