Tous les malades recensés présentent les symptômes de cette terrible maladie. L'Algérie est un ancien foyer de peste noire. Alors qu'il semblait totalement éteint le voilà qui se réveille; à Oran où la puce du rat tue; dix cas de peste avec un décès y ont été enregistrés. Le village d'El Khalilia situé dans la commune de Tafraoui (moins de 30 km d'Oran) est désormais mis en quarantaine. Neuf malades en sont originaires. Alors que la victime décédée habitait la quartier Oussama (ex Boulanger). Tel est le terrible constat, en ce XXIe siècle, qui confirme malheureusement que le déclin actuel de la peste n'a jamais signifié son extinction. Après leur admission le 4 juin dernier au service des maladies infectieuses du CHU Oran, les dix personnes ont été déclarées atteintes de la peste. D'après les recharches effectuées sur place, la contamination s'est effectuée par voire cutanée: la fièvre pestilentielle ou peste noire a été transmise par l'intermédiaire d'une puce; la puce du rat noir (rattus rattus) très sensible à l'infection et source historique et principale de toutes les épidémies humaines. Pour le moment les autorités sanitaires surprises par l'émergence soudaine de ces cas, ne peuvent préjuger de l'ampleur de la transmission de cette épouvantable maladie où le l'émergence d'un seul cas est synonyme d'épidémie. Tous les malades recensés présentement à Oran présentent les symptômes de la peste bubonique: inflammation des ganglions périphériques (bubons) qui deviennent douloureux et sont entourés d'une zone oedématiée, avec les autres symptômes: fièvre, frissons, maux de tête, nausées, douleurs généralisées, diarrhée ou constipation et surtout état de choc. Effrayant diagnostic surtout lorsque l'on sait que la période d'incubation dure de deux jours à une semaine. Sur place et accompagné d'une équipe de spécialistes de l'institut Pasteur d'Alger et de l'EHS El Kettar, le ministre de la Santé, M.Abdelhamid Aberkane a déclaré que cette maladie n'a été détectée que dans la soirée de mercredi, après les différentes analyses et investigations entreprises sur les dix malades hospitalisés, et qu'un enfant âgé de onze ans, admis dans un état critique, est décédé des suites de cette infection. Les autres malades ont reçu les soins adéquats et se trouvent sous contrôle médical et leur état de santé est en constante amélioration. Le ministre de la Santé assure que tous les moyens matériels et les traitements médicaux sont disponibles pour enrayer cette maladie. «La peste se traite aujourd'hui», affirme-t-on et tous les habitants du village contaminé ont reçu une chimioprophylaxie. Alors que l'enquête épidémiologique est en cours au niveau de la zone où ont été déclarés les cas depuis le 18 juin, l'équipe épidémiologique a été elle-même renforcée par deux médecins entomolgistes. Tandis qu'une opération de désinsectisation a été effectuée dans la localité incriminée. D'autres mesures seront nécessairement prises en coordination avec les secteurs concernés. L'on compte entreprendre dans l'urgence une vaste campagne de sensibilisation des citoyens sur les règles élémentaires d'hygiène et de propreté. Le ministre de la Santé a, jusque-là, rappelé qu'il s'agit des premiers cas de peste enregistrés en Algérie depuis l'indépendance, alors que cette maladie est signalée en Amérique, en Afrique et en Asie. Les neuf malades hospitalisés sont atteints de peste bubonique, considérée comme moins dangereuse que la peste septicémique ou pulmonaire.