«Il n´y a jamais de fumée sans feu.» Adage français La nouvelle de la démission de Ghassan Ben Jeddou, chef du bureau d´Al Jazeera à Beyrouth, a fait l´effet d´une véritable bombe, même si le P-DG de la chaîne qatarie, Ouadah Khanfar, a refusé de commenter cette information au cours de sa rencontre avec la presse à Doha. Lors de la cérémonie de remise des prix au Festival du documentaire d´Al Jazeera, diffusé sur Al Jazeera Moubashir, une réalisatrice libanaise qui avait décroché un prix d´encouragement avec son doc intitulé «Notre Liban n´est pas votre Liban», a tenu à rendre hommage en direct à Ghassen Ben Djeddou, en lui dédiant le prix, ce qui a provoqué de vives réactions dans la salle. Mais qu´est-ce qui s´est passé en réalité? L´information a été donnée par le quotidien libanais As Safir, qui indique que les principales raisons de cette démission sont que «la chaîne d´Al Jazeera a perdu son professionnalisme et son objectivité, et est passée d´une chaîne de télévision à une cellule d´opérations encourageant l´incitation et la provocation». La source du journal libanais a également cité des raisons morales derrière cette démission dont entre autres, «comment pourrait-on accepter que cette chaîne mette l´accent sur les évènements en Libye, au Yémen et en Syrie, et occulte le sang qui coule à Bahreïn?» S´agissant de la Syrie, cette source a rapporté que «bien que M.Ben Jeddou soutienne les mouvements réclamant des réformes et plus de libertés, mais il appuie d´autre part le grand projet régional et national de la Syrie». La démission de Ben Jeddou est, donc, due à des raisons d´éthique. Mais d´autres sources à l´intérieur d´Al Jazeera, indiquent qu´en réalité, cette démission a été dictée par l´Iran et essentiellement par le Hezbollah, dont le journaliste est un militant acharné. L´Iran et le Hezbollah n´ont pas accepté que les révoltes au Bahreïn, dirigées essentiellement par des chiites aient été étouffées pour sauvegarder le régime sunnite. L´autre point soulevé par notre source dans Al Jazeera, affirme qu´Al Jazzera reste le seul média arabe qui diffuse les images amateurs de la répression syrienne, ce qui n´est pas du goût du Hezbollah, qui est financé et armé par la Syrie. Il ne faut pas oublier que Ghassan Ben Jeddou est un journaliste tunisien de mère libanaise. Il est également marié à une Libanaise chiite originaire du Sud-Liban. Il possède surtout la nationalité libanaise. Ce dernier se distingue par les relations privilégiées avec le pouvoir chiite au Liban. Il a été chef du bureau d´Al Jazeera en Iran puis à Beyrouth. Il a été l´unique journaliste à avoir interviewé, le 21 juillet 2006, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pendant le conflit israélo-libanais de 2006. Avant de rejoindre Al Jazeera, Ben Jeddou a travaillé pour la BBC et de nombreux journaux arabes, dont le londonien Al-Hayat. Ghassan Ben Jeddou est l´une des vedettes tunisiennes d´Al Jazeera parmi lesquels également Mohamed Krichen et Habib Ghribi. [email protected]